Le processus électoral en République démocratique du Congo devient inversible après que l'Assemblée nationale a déclaré recevable le projet de loi portant répartition des sièges. La Commission politique, administrative et juridique (PAJ) de la chambre basse du Parlement a réceptionné le texte pour approfondissement et toilettage. Elle dispose de 48 heures pour présenter son travail à la plénière.
En attendant, les différents états-majors des partis politiques se préparent à présenter les listes de leurs candidats aux diverses séquences du processus électoral. C'est le 25 juin prochain que la CENI va commencer à recevoir les premiers dossiers.
Au sein de l'hémicycle, l'opposition n'est donc pas parvenue à changer la dynamique majoritairement favorable au processus électoral en cours. Les revendications tendant à exiger la mise en place d'une CENI réellement indépendante, d'une Cour constitutionnelle neutre et l'audit du fichier électoral par une structure internationale réputée, n'ont pas été prises en compte.
Entretemps, le FCC proche de Joseph Kabila a opté pour la politique de chaise vide. Il a quitté la salle en guise de protestation. C'était sans compter avec l'ironie du speaker de l'Assemblée nationale qui a rappelé aux délégués de cette aile du FCC que dans un débat électoral, ceux de l'opposition sont libres de ne pas y participer avant d'insister que la priorité est d'aller aux élections, l'enrôlement des électeurs étant bouclé.
Et de se gausser en ironisant qu'à une période, l'UDPS avait aussi refusé, mais les élections ont été organisées et c'est ça aussi la démocratie. La communauté internationale qui jouait à la police de la démocratie jadis, préfère ne pas trop s'immiscer. Elle se limite à condamner l'usage disproportionné de la force contre les manifestants qui réclament un processus électoral équitable. La lutte se limite à l'interne sans pression extérieure.
Il sied de reconnaitre qu'il n'existe plus de modèle de démocratie en ce qui concerne les élections à travers le monde. Ce, étant donné que même dans les pays de vieilles démocraties, rien n'est parfait. La démonstration entre Trump et Biden, prouve à suffisance qu'il n'existe pas d'élections parfaites. L'idéal de performance d'un processus électoral crédible devant mettre tout le monde d'accord, est loin d'être atteint.
Si les pays de vieilles démocraties dotées de toute la technologie en vue de garantir la transparence, font toujours l'objet des contestations, que dire des pays africains qui ont renoué seulement depuis quelques années avec les élections supposées démocratiques ? Loin de cautionner la fraude électorale mais, on devra reconnaitre qu'il y aura des aléas liés à la recherche de la performance des élections. Comme oeuvre humaine aspirant à la perfection, il faut continuer de se battre.
C'est là, le sens du combat de l'opposition de faire pression sur le gouvernement pour organiser les élections plus transparentes et crédibles.