Entre «intifada», guérilla urbaine, affrontements entre Forces de l'ordre et manifestants et scènes de banditisme et d'agressions, etc. plusieurs quartiers de Dakar et sa banlieue se sont embrasés hier, jeudi 1er juin 2023, suite à l'énoncé du verdict de l'affaire dite Sweet Beauty condamnant le leader de Pastef, Ousmane Sonko, à deux 2 ans de prison ferme assortie d'une amende de 600.000 FCFA et de 20 millions de dommages et intérêts.
Alors que la mobilité urbaine était déjà timide en début de matinée, des activités socioéconomiques au ralenties, tout s'est subitement arrêté vers la mi-journée. Des foules et groupes de manifestants déchainés face aux Force de défense et de sécurité (FDS) déterminés à rétablir l'ordre, ont imposé une ambiance de quasi «couvre-feu» en plein jour ; transformant la capitale du Sénégal en une ville fantôme, une ville morte.
Partout, particulièrement en banlieue, sur les grands axes et autres artères et rues bitumées ou en pavé, le constat était désolant. En plus des véhicules de transport en commun qui étaient rare, l'essentiel des transporteurs ayant préféré garer leurs cars, taxis et autres taxis clandos, du rond-point Patte d'Oie à Keur Massar, en passant par Pikine, Thiaroye... la route nationale était impraticable. Des manifestants y ont semé le désordre partout, empêchant la circulation automobile. Sur l'autoroute à péage, la seule voie un peu praticable, c'était le sauve-qui-peut, à cause des incursions de jeunes qui ont réussi à y bruler de pneus par endroits, avant de se retrancher derrière les murs des quartiers voisins, dès l'arrivée des gendarmes qui les repoussaient par des jets de grenades.
A Keur Massar, la situation était indescriptible. Entre barricades, pneus brulés, contenus des bacs à ordures des points de collecte normalisés déversés sur les chaussées, difficile de se frayer un passage ou un itinéraire correcte pour vaquer à quelques occupations que ce soit ou renter chez-soi. Dès la forêt classée, l'on commence à vivre le calvaire. L'odeur âcre des épais nuages de fumée noire qui envahissent le ciel de partout, mêlé à celui très acerbe des grenades lacrymogènes et autres bombes asphyxiants utilisés par les Forces de l'ordre pour disperser les manifestants, en dit long sur l'ampleur des manifestations. Des affrontements entre gendarmes et jeunes qui ont durés toute la journée jusqu'au-delà de 20h, polluant ainsi l'atmosphère. Même cloitré dans sa maison, on est envahi par ce cocktail pimenté et irritant de fumée mêlée de gaz lacrymogènes. Avec le nez et les yeux qui coulent, des asthmatiques et autres allergiques qui voient leurs maux se réveiller...
Conséquence, hormis les manifestants et les Forces de l'ordre et quelques curieux et des personnes qui se sauvaient, toutes les routes et rues étaient désertes. Même les environs du nouvel autopont, caractérisés par les encombrements, bouchons et «embouteillages humains», étaient méconnaissables. Même le voisinage de la Préfecture, pourtant bien quadrillée, n'a pas été épargné à la furie des jeunes très mobiles. Les marchés fermés, les centres commerciaux et autres agences et services aussi, la route des Niayes et les rues adjacentes renvoyaient l'image des nuits de couvre-feu de mars-juin 2020, pendant la période du Covid-19.
Il en sera ainsi le long de cette route principale route. A titre d'exemple, un peu plus loin, à Niacoulrab également, le trafic a été perturbé hier, jeudi 1er juin. Suite à la condamnation d'Ousmane Sonko, des jeunes manifestants ont brulé des pneus sur la route des Niayes ; Créant un blocage de cette voie principale menant au Lac Rose ou à Sangalkam et Rufisque, via Ndiakhirate. L'unique pharmacie de la localité a fermé, ainsi que le marché...