Ile Maurice: Micro sans fil - L'ICTA apporte des précisions, mais le flou persiste

Cela fait une semaine que l'Information and Communication Technologies Authority (ICTA) a rappelé qu'il faut un permis pour utiliser des micros sans fil. Un permis qui coûte Rs 1 000 par appareil. En effet, selon le communiqué émis la semaine dernière, cette exigence d'avoir une Licence RA27 est pour éviter que les fréquences radio de ces appareils aient une incidence sur les bandes de fréquences suivantes: 174-214 MHz,470- 694 MHz ou 823-832 MHz.

Ces bandes de fréquences doivent être réglementées selon des directives précises pour éviter toute interférence avec d'autres services qui utilisent des fréquences proches.

Dans un premier temps, tous les appareils de cette liste étaient concernés : les micros sans fil, les micros de karaoké, les micros lavallières sans fil (microcravate), les micros sans fil avec un boîtier, les micros sans fil reliés à des instruments, les micros dans les salles de conférence et les récepteurs et transmetteurs sans fil.

Or, le 22 mai, l'ICTA a apporté des précisions sur l'exclusion de certains appareils. Notamment que les micros utilisant la fréquence 863-865 MHz, la connectivité wifi ou bluetooth ne sont pas concernés par cette mesure. Cela laisse perplexe car ceux non exemptés devront automatiquement mettre la main à la poche pour avoir une licence auprès de l'ICTA contre Rs 1 000 pour chaque appareil.

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Sur le terrain

Quelle conséquence dans la pratique ? Kevin Gutty, créateur de contenus, responsable d'une boîte de production et critique culinaire, souligne que cette mesure de l'ICTA porte atteinte à la liberté d'expression. «Cela touchera tout le monde. Un citoyen ne pourra utiliser un appareil. Les artistes qui chantent, les créateurs de contenus, ceux qui font des vidéos éducatives utilisent des micros sans fil.

Alors que pour les professionnels, c'est un outil de travail indispensable. Le sans-fil est pratique. Devrat-on repasser au micro avec fil avec de longs câbles comme aux temps archaïques ? Est-ce que dans la pratique, si nous payons Rs 1 000, les interférences sont impossibles ?», se demande Kevin Gutty, qui réalise régulièrement des émissions sur l'art culinaire.

Il se demande si cette contrainte aura une incidence sur des œuvres caritatives et sociales. «Je réalise beaucoup de vidéos gratuitement pour faire la promotion de mon pays. Est-ce que cette contrainte va m'empêcher de promouvoir ma culture ?», s'est également demandé Kevin Gutty.

Un autre producteur, qui vient de lancer sa plate-forme, est accablé par le doute, car il ne sait pas si cette mesure le concerne. Surtout si les équipements à sa disposition pourraient avoir un impact sur les fréquences des appareils. Du coup, son business pourrait être affecté.

Nous avons parlé à plusieurs magasins qui vendent des micros sans fil. Pour l'un d'entre eux, cela concerne, certes, des fréquences spécifiques, mais l'impact sera visible. «Les ventes vont baisser car les Mauriciens auront une crainte ou plutôt une hésitation pour acquérir un micro sans fil à cause de cette fameuse licence de Rs 1 000 ?», lance notre interlocuteur, dont l'enseigne se trouve à Quatre-Bornes.

Beaucoup de ceux interrogés disent ignorer qui sont réellement concernés par cette mesure. La presse ? Les lieux de culte ? Les salles de réception ? Les discothèques ? Les producteurs d'émissions ? D'autres disent ne pas être au courant de cette mesure de l'ICTA pour réglementer les micros sans fil.

Face à ces interrogations, l'ICTA explique que cette contrainte d'avoir une licence pour ces bandes de fréquences existe depuis 2003. Et que des licences ont déjà été délivrées dans le passé.

L'ICTA craint que ces appareils perturbent les retransmissions de la Télévision numérique Terrestre (TNT), soit les signaux pour les canaux de la télévision digitale. Avant de préciser que ce règlement est régi par l'Union européenne.

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