Dakar — Le président de la République, Macky Sall, propose aux dirigeants africains cinq "leviers", dont la formation et le développement du capital humain, pour assurer la souveraineté pharmaceutique du continent.
Il présidait, vendredi, la cérémonie d'ouverture de la 22e édition du Forum pharmaceutique international de Dakar (1er-4 juin), sur le thème : "Souveraineté pharmaceutique pour l'Afrique : défis et opportunités".
Le défi à relever est celui de la production de vaccins en Afrique et l'accès aux plateformes de commercialisation pour participer à la lutte contre les menaces sanitaires à venir, a dit le chef de l'Etat.
Il a rappelé que les Africains étaient engagés "dans cette voie en recourant à la technologie de l'ARN messager".
"Mais pour réussir le pari, il me semble important d'agir au moins sur cinq leviers. Il s'agit de la formation et du développement du capital humain, dans le secteur pharmaceutique, pour disposer de personnels qualifiés et en nombre suffisant", a proposé Macky Sall.
Au Sénégal, "rien que pour les vaccins, les besoins en ressources humaines sont estimés entre 9.000 et 12.000 professionnels pour atteindre l'objectif de 60 % de production locale à l'horizon 2040".
Le chef de l'Etat a également suggéré de miser sur "la recherche et la préparation des produits d'avenir", qui permettent en même temps d"'évaluer, de valider et de rendre disponible les potentialités de notre pharmacopée et de nos savoirs endogènes".
"De gros efforts doivent également être faits dans ce secteur pour la pharmacopée traditionnelle", a-t-il dit.
Selon le chef de l'Etat, la capacité de diagnostic fait également partie de tout système de santé "résilient".
A cela s'ajoute une meilleure implication du secteur privé dans l'industrie pharmaceutique et médicale.
Enfin, poursuit le chef de l'Etat, "il est essentiel d'avoir accès au marché, pour la viabilité de l'industrie pharmaceutique et médicale africaine".
"Là, je fais un clin d'oeil à nos amis pharmaciens sénégalais et africains pour revisiter les textes qui organisent la profession. Celui du Sénégal, qui date de 1954, est une disposition plus qu'obsolète. Il faut les mettre à jour et s'ouvrir à l'investissement privé", a proposé Macky Sall.
Il a demandé aux pharmaciens de développer la coopération entre les entreprises d'Afrique du Nord et celles d'Afrique subsaharienne.
"J'ai visité des stands qui montrent qu'il y a des progrès dans certains pays africains notamment au Nord. Mais il faut encourager vos entreprises, celles d'Algérie, de la Tunisie, du Maroc en particulier, à travailler avec les entreprises d'Afrique subsaharienne", a-t-il recommandé.