Soudan: Pourparlers suspendus, les violences s'intensifient

La médiation américano-saoudienne dans le conflit au Soudan a pris acte jeudi soir 1er juin, dans un communiqué commun, de la « suspension » des pourparlers entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, après le retrait des militaires, la veille, accusant leurs adversaires d'avoir violé la trêve. Conséquence directe : les violences ont augmenté ces derniers jours dans la capitale Khartoum. Des violences dans lesquelles les civils restés en ville sont en première ligne.

Par les rares moyens de communication encore à leur disposition, de nombreux habitants des trois villes composant Khartoum témoignent de la même chose depuis jeudi. Des miliciens des Forces de soutien rapide ont fait mouvement ces derniers jours, pour se repositionner de force dans certains quartiers. Avec, au passage, les mêmes méthodes depuis des semaines, comme l'expliquait la semaine dernière Israa, une jeune femme qui a fini par quitter la capitale en catastrophe avec sa famille.

« La raison pour laquelle nous sommes partis, c'est parce que les Forces de soutien rapide ont occupé la maison de nos voisins. Les miliciens s'y sont installés. Ils y ont apporté leurs armes, et tout. C'était la maison juste à côté de la nôtre. Et ils ont commencé à violer des femmes, à voler les voitures, à entrer de force dans les domiciles. C'était terrifiant. Cette nuit-là, nous n'avons même pas pu dormir. »

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L'armée elle-même a annoncé jeudi l'arrivée de renforts en provenance d'autres États du pays. La chercheuse soudanaise Kholood Khair anticipe d'ailleurs « une offensive massive », raison selon elle du retrait de l'armée des pourparlers de Djeddah.

Des armes lourdes ont d'ailleurs été déployées dans la capitale et le bruit du canon a tonné toute la nuit de vendredi, ont raconté des témoins. Un obus tombé sur le marché de Mayo, dans le sud de la ville, avait déjà tué mercredi 18 civils et fait une centaine de blessés, selon des sources médicales.

Et puis de très durs combats continuent au Darfour, a déclaré Médecins sans frontières. Des réfugiés arrivés au Tchad ont évoqué auprès de ses équipes des hommes armés « qui tirent sur les personnes cherchant à fuir à pied », des « villages pillés » et des « blessés qui agonisent ».

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