La Jirama se livre. Le délestage tournant sera au menu, tous les jours, dans le réseau interconnecté d'Antananarivo (Ria).
Coupure inévitable. La société de production et de distribution d'électricité et d'eau (Jirama) annonce des coupures d'électricité, tous les après-midis, à compter de ce jour. « Compte tenu des coupures de courant alternées, actuellement inévitables, (...) Afin de préserver les activités de tout un chacun, la Jirama a tout mis en oeuvre pour trouver un consensus, et il a été décidé qu'il n'y aurait pas de coupures alternées, le matin. Celles-ci seront appliquées entre 13 heures et 21 heures, sur le Réseau interconnecté d'Antananarivo (Ria) », lance cette société d'État, dans une note d'information, hier.
À en croire la Jirama, chaque coupure devrait durer jusqu'à trois heures, par départ de distribution d'électricité. Si la Jirama pense avoir arrangé les choses, en programmant les coupures, en « après-midi, uniquement », chez les usagers, c'est le désastre. « Comment expliquer à notre employeur, que l'après-midi, nous ne pouvons pas travailler, faute d'électricité ? Trois heures d'arrêt de travail par jour, c'est beaucoup. La location d'un groupe n'est pas dans nos moyens, pour le moment », lance Mialitiana Tahianjanahary, gérante d'une petite société de Call center. D'autres sont plus sceptiques. « Ces derniers jours, le délestage a duré au moins deux heures par coupure, alors qu'on en supportait une dose le matin, une autre le midi, puis le soir, et même en pleine nuit. Je ne suis pas sûr que les choses vont s'améliorer, demain », lance, incrédule, Timothée Rabenirainy, un riverain.
Insuffisance de stock
La Jirama justifie ces délestages tournants, par l'accroissement des besoins en électricité en ce début de la saison hivernale, la réduction des sources en eau pour la production hydroélectrique (ndlr : 143 MW/216 MW, pour hier), la baisse de la production de l'énergie solaire (ndlr : 8 MW/ 40 MW, pour hier), et l'insuffisance de stock en fuel lourd. La Jirama ne précise pas, jusqu'à quand cette situation va persister. Ce qui est sûr, c'est que jusqu'aux prochaines saisons de pluie, les sources d'eau vont se tarir, progressivement. La production hydroélectrique va baisser, en parallèle.
Donc, soit la situation empire, soit, la Jirama trouve des solutions, dans les pluss brefs délais. La discussion entre l'État, représenté par le ministère de l'Énergie et des hydrocarbures, la Jirama et ses fournisseurs continueraient pour que le problème soit rapidement, résolu. Ils doivent trouver un terrain d'entente, le plus vite possible, pour éviter une explosion sociale. Le mécontentement commence à bouillonner. À Itaosy, plusieurs personnes sont sorties dans la rue, pour protester contre les longues coupures intempestives, hier soir. Ces manifestations risquent de faire tache d'huile. Les plaintes sur les dégâts en raison des coupures d'électricité s'amoncellent.