Cameroun: Agressions - Ils perpétraient les agressions à bord d'une motocyclette à Yaoundé

Un adolescent qui se présente comme étant un élève en classe de première dans un établissement de l'enseignement secondaire de Yaoundé, est poursuivi pour les faits de vol en compagnie d'autres jeunes gens qui ne comparaissent pas. Il rejette la responsabilité du crime aux absents.

Roméo Dima Mvogo se retrouve seul en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé. Il a été renvoyé en jugement devant le Tribunal de grande instance du Mfoundi pour les faits de coaction de vol aggravé. Ses supposés partenaires du forfait sont introuvables. Il ressort des débats que Nguima et sa copine rentraient d'une balade nocturne à bord d'une motocyclette le 14 mai 2023.

Aux alentours du «Carrefour Fouda» à Yaoundé, ils ont été volontairement percutés par une autre motocyclette occupée par les malfrats qui les ont dépouillés de leurs téléphones, sacs à main et d'une somme de 180 mille francs sous la menace d'un poignard. Une enquête ouverte a conduit à l'interpellation de Roméo Dima Mvogo. Au cours de la confrontation au commissariat, il a été reconnu par les supposés victimes comme étant l'un de leurs agresseurs. Interrogé sur les faits, l'accusé a attribué leur paternité à un certain Kiki Ewane.

Devant la barre, il a reconnu avoir été approché par Warrel, un ami du quartier, qui lui avait demandé de l'aider à débloquer un téléphone dont il ne connaissait pas l'origine. Ce qu'il a réussi à faire. Il raconte que ce même Warrel avait loué à 5000 francs la moto de son voisin Play Boy, pour se rendre à un anniversaire pendant que lui s'est rendu au quartier Essoss pour une fête profitant de l'absence de ses parents. Les faits se passent le dimanche 15 mars 2022.

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Le lundi, 16 mai suivant, il raconte avoir été interpelé par trois policiers accompagnés de son voisin Play Boy , le propriétaire de la moto qui avait été loué. Ce dernier l'avait indexé parce qu'il estimait que l'accusé était le voisin de Kiki et Warren qu'on soupçonnait avoir commis le forfait décrié. «J'ai demandé aux enquêteurs qu'on fasse une descente au domicile des concernés, ils n'ont pas accédé à ma demande. Je n'ai jamais été avec Warren et Kiki pendant la nuit de l'agression. Je suis surpris de me retrouver en prison», a-t-il conclu son propos.

Le représentant du parquet a, pour sa part, déclaré que la description de l'accusé et l'insigne qui était sur la moto faite par le plaignant démontre à suffire que l'accusé faisait partie des agresseurs de ce soir. «Il a été reconnu comme étant celui qui menaçait l'une des victimes avec le poignarde. Ses déclarations ne peuvent pas prospérer», a noté le ministère public. Il a demandé au juge en charge de l'examen du dossier de déclarer Roméo Dima Mvogo coupable des faits de vol en coaction qui lui sont reprochés.

L'avocat de la défense a, quant à lui, déclaré que le droit pénal n'est pas un droit de coïncidence. En parlant de coïncidence, l'homme en robe noire soutient que son client s'est retrouvé au mauvais moment et au mauvais endroit. Poursuivant son propos, l'avocat indique que cette coïncidence ne fait pas de l'accusé le coupable.

«Il s'agit ici de juger les vrais auteurs du crime et de les sanctionner et non de s'acharner sur son client, qui n'y est pour rien. Il aurait fallu que la police fasse une perquisition au domicile de l'accusé pour voir si l'un des objets volés s'y trouvait. Ce qui n'a pas été fait », a soutenu l'avocat avant d'ajouter: «Je voulais plaider le doute dans cette affaire mais je m'abstiens. Je note la complaisance de l'enquête policière et judicaire. Je suis resté sur ma faim par rapport aux preuves qui pouvaient accabler mon client, qui comptabilise déjà plus de deux ans en prison sans présenter son examen de probatoire», .Pour lui, l'infraction de vol en coaction n'est pas constituée. Roméo Dima Mvogo sera fixé sur son sort le 14 juin 2023 date à laquelle le tribunal doit se prononcer sur sa culpabilité ou non.

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