Sénégal: Santé sexuelle et reproductive - Les journalistes à l'école des nouveaux concepts

L'Ong Planned parenthood Global a initié, du vendredi 26 au samedi 27 mai, un atelier de clarification des valeurs et de transformation des attitudes sur la santé sexuelle et reproductive et l'avortement médicalisé. Destinée aux journalistes, cette session leur permettra de mieux se familiariser avec les concepts et les définitions liés à la question.

Destiné aux experts des médias pour la clarification des valeurs et la transformation des attitudes sur la santé sexuelle et reproductive et sur l'avortement médicalisé, cet atelier de deux jours vise à assoir une communication précise et fiable sur les concepts et définitions de la Santé sexuelle et de la reproduction (Ssr) Cette session a permis, par ailleurs, d'aider les journalistes à mieux poser le débat et faire sauter les verrous socioculturels qui en font un tabou.

Axées sur la pédagogie et l'inclusion, les discussions ont permis aux participants d'améliorer leur compréhension sur la question.

Pour les organisateurs, cette réflexion est nécessaire car, plus de cent millions de femmes connaîtront les risques et les traumatismes associés à un avortement à risque au cours de leur vie. La majorité de ces femmes vivent dans des conditions précaires et leur vulnérabilité à l'adolescence en fait des victimes potentielles de viol, d'inceste et d'abus sexuels. Des services de santé appropriés ne sont pas disponibles au Sénégal, ce qui, selon les témoignages récurrents, est à l' origine des atrocités liées aux grossesses non désirées, aux avortements. Cette situation est la cause de la recrudescence des infanticides, des abandons des nouveaux nés.

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» Même si la loi sur la santé reproductive existe et que le Sénégal est signataire de l'article 14 (2) (c) du Protocole de Maputo, l'accès à l'avortement sécurisé reste très restrictif pour les femmes et les filles victimes d'inceste, de viol ou de toute autre forme d'agressions et d'abus sexuel » a déclaré Mme Amy Sakho, chef de projet à l'Ong Global.

Selon Mme Dieynaba Mbaye, consultante en santé de la reproduction, la Santé sexuelle et reproductive n'est rien d'autre que le droit pour les femmes d'avoir accès à la santé, notamment, aux soins intimes, à une prise en charge médicale effective. Elle est par ailleurs revenue sur certains concepts et notions dont la claire compréhension peut aider les professionnels des médias à communiquer sur la question de manière adéquate. Dans ce même ordre d'idées, Mme Mbaye a plaidé pour qu'on donne davantage la parole aux filles pour parler de leurs problèmes et ainsi, lever un coin du voile.

Apportant les éclairages sur la position de l'islam sur l'avortement médicalisé en cas de viol ou d'inceste, l'imam Moussé Fall de la grande mosquée de Sacrés coeurs, a déclaré que la communauté musulmane qui représente 95% de la population est amplement concernée par cette question de santé sexuelle, d'autant plus que la femme occupe une place centrale dans les fondements de l'islam. Poursuivant son argumentaire, l'Imam a avancé que la religion islamique interdit, sous toutes ses formes, l'avortement qui peut être assimilé à un infanticide, après les 120 jours de grossesse. » Parcontre, sous les contraintes telles que la maladie, l'inceste, le viol, l'islam tolére l'avortement.

Pour Mme Ndeye Bineta Ndir Diop technicienne supérieure de la santé et formatrice des cadres de la santé, les femmes sont doublement victimes en ce sens qu'elles subissent les sévices et les conséquences qu'ils peuvent avoir dans son avenir. Les politiques de santé qui se sont traduites à travers la loi sur les droits sur la santé sexuelle et reproductive (Dssr) et la Santé de la Reproduction des adolescents et des jeunes (Sraj), doivent impliquer davantage les relais communautaires, les « bajenu gokh »(tantes communautaires). Au niveau des prestataires, la prévention doit passer par des politiques sur l'abstinence ou la contraception. » l'État doit passer par la révision de la loi sur l'avortement à travers l'accès aux services d'avortement intégré(Sai)

Mme Amy Sakho Responsable de projet à l'Ong britannique Global, les avortements à risques constituent 50% des admissions aux urgences pour les femmes. Un plaidoyer doit être fait dans le sens de la signer le décret d'application de la loi Sr et se conformer à l'article 14 de la Convention de Maputo que le Sénégal a ratifié. Plusieurs rencontres ont sanctionné les activités de laTask force dans les familles religieuses, chez les parlementaires (Assemblée nationale, Cese). Les défis selon les initiateurs sont de vaincre les poches de résistance, aller dans le sens de l'harmonisation des dispositions réglementaires et légales, et assurer la bonne mise en oeuvre et de la loi sur l'avortement médicalisé.

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