Le Conseil de sécurité a prolongé, vendredi 2 juin, la mission politique de l'ONU au Soudan de six mois seulement au lieu de l'habituel renouvellement d'un an. Un raccourcissement qui reflète le manque de consensus des 15 pays membres et qui révèle des fragilités alors que le Soudan est plongé dans le chaos depuis plus d'un mois et demi.
C'est une prolongation technique a minima à laquelle a procédé le Conseil de sécurité vendredi concernant la Mission intégrée des Nations unies pour l'assistance à la transition au Soudan (Minuats). Ces six mois « donneront le temps nécessaire au Conseil de sécurité pour évaluer les impacts des développements actuels sur les capacités de la Minuats à remplir son mandat vital », a commenté l'ambassadeur britannique adjoint James Kariuki.
Sur la durée, la mission politique de l'ONU au Soudan est renouvelée pour seulement six mois, alors que depuis 2020, lorsqu'elle a été créée pour soutenir la transition démocratique au Soudan, elle était renouvelée d'année en année. À minima aussi sur son rôle, malgré le conflit qui déchire le pays depuis six semaines, le mandat de la mission n'a pas été élargi, au grand regret des États-Unis. L'ambassadeur américain adjoint Robert Wood a « regretté que le Conseil n'ait pas été capable de trouver un consensus sur un mandat actualisé ».
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Toutes ces conditions ont néanmoins été nécessaires pour avoir l'aval des trois pays africains (Ghana, Mozambique et Gabon) du Conseil ainsi que de la Chine et la Russie.
La réunion du Conseil a mis en lumière enfin la contestation forte qu'essuie le chef de la mission, Volker Perthes, de la part de certaines autorités soudanaises. La semaine dernière, le chef de l'armée, le général al-Burhan a écrit au patron de l'ONU pour demander son limogeage. Antonio Guterres avait alors répété sa « confiance absolue » dans son envoyé. Le Conseil a fait de même, vendredi, tout en condamnant les attaques contre les civils et les pillages de réserves humanitaires.
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