La Côte d'Ivoire est toujours en proie à un déficit chronique de dons du sang. En cause, un manque d'infrastructures et surtout de donneurs. Trois jeunes entrepreneurs ont organisé, samedi 3 juin à Abidjan, mise sur l'accueil et la bonne nourriture pour amorcer un changement de mentalités et faire venir du monde à leur collecte de sang.
« Je suis venu donner mon sang aujourd'hui. C'est pour la bonne cause, tout simplement. Sauver des vies, c'est quelque chose d'essentiel », raconte un habitant venu donner son sang. Ce jour-là, ils sont une trentaine de personnes, comme lui, à s'être rendues au CHU de Cocody pour faire un don.
L'objectif a été atteint pour les trois organisateurs, entrepreneurs influents dans les secteurs du tourisme ou de la gastronomie. Laurine Ancelle, dite Chef Laulau, a prévu « quelques petites mignardises » à proposer à ses clients. « Des mini-burgers, des brioches, des crêpes aussi et de la boisson... Pour remonter l'énergie des clients ». Car après avoir donner du sang, « on a quand même une baisse d'énergie et donc il faut reprendre un peu de forces », raconte-t-elle.
L'idée, c'est aussi d'attirer les donneurs avec une collation de qualité et une ambiance bon enfant, mais aussi de rappeler l'importance du don de sang. Chaque année, il manque entre 6 000 et 8 000 donneurs ern Côte d'Ivoire.
La démarche, volontaire et bénévole, n'a pas encore été intégrée par les Ivoiriens : « Soit on a peur, soit on n'a pas envie... Soit on ne se rend pas vraiment compte de l'importance, que ce soit en cas de paludisme, en cas d'accouchement, en cas d'hémorragie... C'est super important ! Et personne n'est à l'abri d'un besoin. Et donc nous, notre apport, c'est vraiment le côté food, utiliser nos influences ou nos communautés pour, justement, ramener du monde au centre de transfusion sanguine », souligne l'une des organisatrices, Yasmine Fofana, d'Afrofroodie.
Les nouveaux donneurs recrutés, ce samedi, sont invités à revenir donner leur sang tous les trois mois.