Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman, ancien dirigeant présumé de milices Janjawid, est jugé depuis le 5 avril 2022 à la Cour pénale internationale (CIPI) de La Haye (Pays-Bas). Il est suspecté de 31 chefs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité qui auraient été commis entre août 2003 et au moins avril 2004 au Darfour (Soudan). Ce 5 juin 2023, les avocats des victimes prennent la parole dans ce dossier.
Nouvelle étape dans le procès d'un ex-Janjawid devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, aux Pays-Bas : Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman est poursuivi pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en 2003 et 2004 au Darfour. À l'époque, il commandait un groupe de paramilitaires Janjawid, selon l'accusation.
Depuis l'ouverture du procès en avril 2022, le procureur a présenté 56 témoins. La parole est désormais aux avocats des victimes.
En tout, près de 600 victimes sont représentées par des avocats dans cette affaire. Une goutte d'eau dans l'océan, comparé aux millions d'individus victimes de ce conflit : c'est ce qu'écrivent leurs avocats dans un mémoire déposé devant les juges.
Au cours des audiences qui s'ouvrent ce 5 juin 2023 deux victimes et un témoin déposeront face aux trois magistrats. L'une de ces victimes sera entendue par visioconférence depuis le Canada. Les deux autres témoins sont venus du Tchad.
Enfin, deux autres victimes, qui vivent dans des camps de déplacés au Darfour, ne pourront pas venir à La Haye, en tout cas dans l'immédiat.
Au cours des deux derniers mois, leur avocate avait prévenu les juges des difficultés avec la reprise de la guerre au Soudan.
Les 600 victimes représentées dans l'affaire sont anonymes
Les 600 victimes représentées dans l'affaire sont anonymes, pour des raisons de sécurité, affirme la Cour. Certaines d'entre elles ont subi les viols, souvent collectifs, perpétrés par les paramilitaires. D'autres ont été torturées.
Lors des attaques de l'armée soudanaises et des Janjawid, les habitants ont dû fuir et souffrent toujours de l'exil aujourd'hui, 20 ans après les faits.
Si au terme de ce procès, qui pourrait encore durer plus d'un an, Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman est reconnu coupable, les victimes pourront demander des réparations. Mais la procédure de la CPI est extrêmement longue.