Tunisie: Le temps des réformes

Dans un passé quelque peu lointain, des compétences et de grands hommes politiques rendaient la vie meilleure aux Tunisiens. Ils faisaient en sorte que les décisions et les stratégies les plus adéquates leur permettent de mettre les problèmes de la vie quotidienne de côté. C'est ainsi que le pays fonctionnait. Car, autrefois, la gouvernance était une histoire de dévotion totale à des principes et valeurs sur lesquels on ne faisait jamais de concession. Des générations et des générations sont passées par là. Il y avait toujours cette flamme inextinguible et cet attachement sans faille jusqu'au jour où quelque chose s'était détraqué.

De nouveaux gouvernants et de nouveaux responsables, parachutés et inexpérimentés, avaient débarqué au lendemain de la Révolution. Sous le règne de la Troïka, les références ont carrément changé. En effet, l'occasion avait été donnée aux gouvernants de l'époque pour s'exprimer sur des questions sensibles touchant l'avenir de la Tunisie. Sur ses nouvelles prérogatives, ses nouvelles attributions et son mode d'emploi, tout en s'inspirant des idées, des thèses et des visions dépassées, voire obscurantistes, et complètement incompatibles avec la réalité tunisienne. Des approches jamais dans la direction où le Tunisien aurait aimé voir son pays. C'est-à-dire la relance de la machine économique et la renaissance de la justice sociale.

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Et quand on parle de justice sociale, on pense forcément au système de compensation. Un système qui, faute de pouvoir ou de vouloir reposer sur une observation objective de la réalité tunisienne, n'a jamais évolué en dépit des transformations sociales et économiques par lesquelles est passée la Tunisie.

Aujourd'hui, les a priori liés au système de compensation semblent plus difficiles que le « bras de fer » qui oppose la Tunisie au FMI. Au-delà des exigences, le plus souvent contraignantes, voire inadéquates, du Fonds monétaire international, la Tunisie peut-elle aujourd'hui compter sur ses propres ressources pour équilibrer ses finances publiques, fédérer de nouveaux outils qui auront pour principale priorité la justice et la paix sociales ? Peut-elle proposer un modèle qui soit à la hauteur des aspirations de tous les Tunisiens, toutes catégories sociales confondues ? Peut-elle retrouver la confiance perdue ?

Face à un contexte économique à la fois sensible et difficile, de nouvelles méthodes devraient entrer en scène. Il s'agit en premier lieu de se démarquer des formules déjà acquises et de s'ouvrir à des approches jusque-là interdites. Le Président de la République pense à de nouveaux mécanismes basés sur la justice et qui préservent surtout la paix sociale.

Conformément à la clairvoyance et aux exigences que recommande le contexte actuel, la Tunisie est ainsi appelée à procéder à une recomposition de ses priorités économiques et sociales. Des priorités susceptibles d'impulser une nouvelle dynamique. Des priorités qui doivent favoriser un état de grâce appelé à durer, en fonction non seulement des résultats à venir, mais de nature aussi et surtout à pouvoir entraîner une spirale vertueuse porteuse et bénéfique.

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