Des rumeurs indiquant qu'un groupe terroriste opérant au Burkina souhaite déposer les armes ont fait le tour de la toile ces derniers temps.
Si ce mouvement terroriste est vraiment dans cette disposition, il connait les rouages pour le faire sans passer par un tapage médiatique. Très peu de médias au plan national ont relayé cette information qui semble être de l'intox. Les médias, rappelons-le, sont en première ligne, en matière de communication, dans la lutte contre le terrorisme. Il est certain que depuis que les forces combattantes du Burkina disposent de réponses logistiques, la donne a véritablement changé, mettant les terroristes dans un inconfort opérationnel.
Quelle que soit la nature de cette rumeur, les Burkinabè doivent rester concentrés sur l'essentiel, faire subir à ces imposteurs, le sort réservé à tout criminel. L'attaque injustifiée des 274 200 kilomètres carrés, sur lesquels s'étale notre pays, par des hommes sans foi ni loi commande aux Burkinabè de reconquérir cet espace et se donner les moyens de sortir de ce bourbier.
Il faut donc éviter de tomber dans une surenchère qui suit une trajectoire savamment montée. Ce stratagème vient après que des partenaires ont voulu changer la donne terroriste en requalifiant la sémantique. De groupes armés non identifiés, ou hommes armés non identifiés, ou groupes armés terroristes, ils glissaient intentionnellement vers groupes armés organisés ou groupes armés non étatiques.
Derrière ces changements de vocables vigoureusement rejetés par le Burkina se cache une autre guerre qui consiste à tendre vers une reconnaissance de ces groupes et certainement amener le gouvernement à une table de négociations avec les terroristes, avec en toile de fond, la possibilité de la création d'une zone tampon séparée par une armée « neutre ». Dès les premiers instants critiques, nous nous sommes accusés de complicité alors que les terroristes infiltraient le pays au point que le diable a fini par être partout jusqu'à occuper une portion du territoire. Il est évident que la détermination des forces combattantes qui sonne une nouvelle ère dans la lutte contre le terrorisme a non seulement surpris les terroristes, mais aussi leurs soutiens. L'époque où on déclarait urbi et orbi que le « pays des Hommes intègres » est le ventre mou du G5 Sahel relève du passé. Celle aussi où on décrivait au rabais la formation des hommes de tenue burkinabè est également révolue.
Cette armée dans sa nouvelle dynamique s'assume, déroute les mauvaises langues et déjoue les pronostics macabres sur le Burkina. C'est certainement à souhait que le groupe de terroristes, dont il est question, joue encore de sa belle tactique : divertir pour surprendre désagréablement. En sept ans de combats acharnés, dire que la mécanique terroriste échappe moins aux autorités est une évidence. Il est donc de notre responsabilité de ne pas tomber sous ce charme communicationnel.
Il n'y a pas deux voies pour une reddition. Les terroristes le savent. Tout comme ils n'ignorent pas que sur la question de négociation, le gouvernement s'est voulu explicite. « Nous ne négocions pas », a dit le chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré. Le Premier ministre Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela, lors de son passage à l'Assemblée législative de Transition, l'a aussi indiqué. Les autorités de la Transition ne transigent pas sur la question de la négociation avec toute personne ayant pris les armes contre la patrie.
Du reste, s'ils sont des hommes d'honneur, les terroristes doivent se convaincre que pour se donner bonne conscience, ils ont l'obligation républicaine de payer de leurs méfaits. Toutefois, l'opportunité leur est donnée au quotidien de retourner au bercail volontairement. Le Burkina de paix ne saurait être un Etat de non-droit. Les autorités burkinabè se veulent prudents au sujet de ladite rumeur et c'est de bonne guerre. Le pays a connu une période où il a bien négocié et a été payé en monnaie de singe. Les terroristes sans parole donnée ni d'honneur ont bien ouvert les yeux des Burkinabè, désormais plus méfiants et vigilants