Sénégal: Un mot à nos concitoyens

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Permettez moi d'exprimer la surprise que je ressens de voir certains Hommes politiques, intellectuels et acteurs des médias, emprunter le raccourci trop facile et liberticide entre le verdict sur le dossier civil et privé du sieur Sonko et la vague d'actions de type terroriste lancées par des groupes connus, identifiés, et de plus en maitrisés par les Forces de Défense et de Sécurité. Ces derniers comme on le sait, sont chargés de veiller en tout lieu et en tout temps à notre quiètude et à notre liberté d'aller, de venir, et d'entreprendre.

D'aucuns se sont tout de suite empressés d'établir une relation de cause à effet entre ces évènements faussement et insidieusement présentés comme des réactions de la jeunesse en riposte à ce verdict. Ils ont ainsi conclu à la nécessité d' absoudre ce dernier de tous les crimes dont il se serait rendu coupable et dont il n'a cessé pourtant de faire entendre qu'il en assumait l'entière responsabilité.

Mieux, il n'a cessé d' affirmer à cor et à cri qu'il était prêt à en subir toutes les conséquences, y compris celle de donner sa vie en sacrifice suprême. Sacrifice, par ailleurs, dans une démocratie comme la nôtre, qu'aucun citoyen ne demande à un leader politique.

Les choix politiques dans ce pays s'opèrent depuis des siècles par la voie des urnes, par des élections, ce qui est conforme à notre histoire et constitue un marqueur de notre identité politique.

C'est la raison pour laquelle, il ne peut être question pour le peuple Sénégalais, de se laisser prendre dans le piège de cette confusion savamment entretenue, pour absoudre le sieur Sonko des actes de défiance de l'Etat et des institutions de la République. Actes qu'il pose tous les jours avec comme conséquences les très lourdes pertes qui en ont découlé en termes de préjudices pour notre pays et pour notre peuple.

Ce qui est avant tout en jeu, c'est la mobilisation de tous les Sénégalais de quelques bords qu'ils se situent, pour accompagner l' Etat et nos forces de défense et de sécurité, dans le combat fondamental qui doit être celui de tous, pour l' identification, la maîtrise et l'élimination de toutes les forces occultes qui entreprennent d'installer notre pays dans le chaos. Qu'il s'agisse des résidus du mouvement irrédentiste de Casamance, de fanatiques adeptes de gourous religieux, peu ou mal inspirés, ou tout bonnement de bandits de grand chemin qui tirent leurs subsides du désordre, l'Etat et les citoyens doivent veiller au grain. D'autant qu'il est évident aux yeux de tous que ces actions de type terroriste se mènent contre la volonté manifeste de tous les segments du peuple et de la nation sénégalaise. Aucun compatriote digne de ce nom ne se reconnait dans les méthodes et formes de violence en cours depuis quelques jours au Sénégal.

Nous connaissons suffisamment ce pays et ses Hommes pour savoir que ces méthodes ne sont ni dans notre culture, ni dans notre histoire assumée des compétitions politiques au Sénégal, encore moins dans le tempérament de nos compatriotes avec qui nous vivons tous les jours.

C'est pourquoi, l'Etat doit rester ferme et intransigeant pour démanteler tous les réseaux qui ont voulu prendre prétexte du verdict sur les affaires privées du sieur Sonko pour masquer leurs forfaits tout en lui servant de pare-feu dans son projet politique assumé d'anéantissement de l'Etat de droit.

L' Etat aurait tort, dans les circonstances actuelles, de » négocier » avec des voyous pour couvrir des délinquants. Le souci premier des Sénégalais, n'est rien d'autre que de se débarrasser des groupes de bandits qui tentent d'installer le chaos dans notre pays .

Le cas Sonko reste un cas privé qui s'est traité en justice et continuera d'être traité dans le cadre de cette Institution qui porte le nom d'une vertu. Et nous ne désespérons pas de le voir un jour retrouver ses esprits pour regagner la maison de la République et de la Démocratie que notre peuple a mis des siècles à bâtir pour s'assurer les fondements d'une nation unie et d'un pays stable et prospère, dans une démocratie apaisée où les questions politiques se règlent dans les urnes, par le vote des citoyens et non dans la rue, avec des groupes terroristes.

Le débat politique est aujourd'hui ouvert dans le cadre du dialogue national lancé par le Chef de l'Etat où il est déjà indiqué qu'aucun sujet ne sera tabou, y compris celui des candidatures pour 2024.

Il doit être clair pour tous que le Peuple Sénégalais a atteint le niveau de maturité démocratique qui le préserve de toute aventure possible sur les chemins du désordre et du chaos.

Notre peuple observe en toute lucidité les souffrances indicibles vécues dans des pays, lointains ou proches, où les citoyens ont manqué de vigilance, au point de se laisser entraîner dans le désordre par des apprentis sorciers, perdus dans leurs rêves puérils de révolutionnaires du 19 ème siècle, qui attendent encore le grand soir qui ne viendra pas.

* Maire de la commune de Mérina Dakhar, membre du SEN de l'APR.

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