La rivalité qui existe entre les dirigeants et les opposants bat son plein. Elle se déroule jusqu'à présent sans qu'il y ait eu d'incident grave. Les interpellations faites par les adversaires du régime se font sans détour et elles mettent à nu ses défaillances.

Mais malgré une cote de popularité en baisse, ceux qui sont au pouvoir ne se laissent pas démonter et essaient de remonter la pente.

Une population attentive à l'évolution de la situation

Ceux qui dirigent le pays ont un avantage : celui de disposer de l'appareil d'État. Ils ont empêché la tenue des réunions de leurs adversaires politiques en plein air. Cependant, malgré les barrages dressés par les forces de l'ordre, les déplacements de ces derniers en province ont quand même eu lieu et les messages qu'ils ont adressés à leur auditoire ont fait leur effet. Ils ont été dévastateurs. Dans ce contexte, cependant, le camp présidentiel préfère organiser des descentes sur le terrain. Il travaille sa communication.

Il a une stratégie bien élaborée. Ce week-end, le chef de l'État, qui était à Maroantsetra, a fait son discours devant une foule importante et s'est fait acclamer en annonçant la création d'une 24e région. Lui et son équipe avancent à pas mesurés car ils ont la maîtrise ducalendrier électoral. C'est le gouvernement qui va pouvoir confirmer ou non la date de l'élection présidentielle donnée par la CENI. Certains observateurs commencent même à se demander si les élections auront vraiment lieu.

La population, quant à elle, reste circonspecte, elle observe l'attitude des acteurs de la vie politique. Mais malgré son silence, elle n'est pas dupe. En dépit des difficultés auxquelles elle est confrontée, elle reste attentive à l'évolution de la situation. Elle est toujours lucide et n'est pas amnésique. Les jours voire les semaines à venir lui permettront de se faire une idée des intentions réelles du pouvoir à propos des élections.