Une nouvelle région. Ou plutôt, le rétablissement de la région Ambatosoa. Telle est la demande formulée par le sénateur Eric Besoa, vice-président du Sénat pour la partie Nord du pays.
Le parlementaire qui affirme porter la voix des habitants des deux districts concernés, à savoir Maroantsetra et Mananara Avaratra. Une demande renchérie par le député Robert Rasoloniaina, élu à Mananara Avaratra. "Les habitants de Maroantsetra et Mananara Avaratra veulent écrire l'histoire avec vous. Rendez-nous ce que l'un de vos prédécesseurs nous a enlevé. Rendez-nous la région Ambatosoa", clame le vice-président du Sénat.
Selon ses dires, la région Ambatosoa a déjà existé dans le temps. Elle n'a toutefois pas été retenue lors du découpage territorial qui a donné naissance aux vingt-deux régions, actuellement au nombre de vingt-trois. Actuellement, les districts de Maroantsetra et Mananara Avaratra font partie de la région Analanjirofo. "Nous n'avons rien contre la région Analanjirofo.
Seulement, cette structure territoriale n'est pas la bonne. Elle ne marche pas", regrette le membre de la Chambre haute. Pour corroborer ses propos, il prend l'exemple des difficultés pour les habitants de Maroantsetra pour joindre le chef-lieu de la région Analanjirofo, qu'est Fenoarivo Atsinanana. "Pour aller à Fenoarivo Atsinanana par la route, nous devons d'abord faire un détour par Antananarivo. Si nous choisissons de faire le voyage par bateau, il faut d'abord aller à Toamasina, ou à Foulpointe, puisqu'il n'y a pas de port à Fenoarivo Atsinanana", affirme le sénateur Besoa.
Une partie de la délégation qui a fait le voyage pour Maroantsetra a eu un aperçu de la situation. Ils ont mis plus de 20 heures pour joindre Maroantsetra par bateau. Pour les plus téméraires et les plus pressés, la moto est le moyen le plus rapide. Mais il faut compter plusieurs heures. La réhabilitation de la Route nationale numéro 5 (RN5), est en cours. Pour l'heure, le projet concerne le tronçon entre Soanierana Ivongo et Mananara Avaratra. Selon Andry Rajoelina, président de la République, la deuxième partie des travaux arrivera jusqu'à Maroantsetra.
Rendez-vous au Parlement
Le sénateur soutient, par ailleurs, que "Maroantsetra regorge de richesses. Nous payons les ristournes, mais nous n'en voyons pas les retombées". Ces ristournes s'élèveraient à 25 milliards d'ariary par an. Le vice-président du Sénat a énuméré quelques exemples des richesses de Maroantsetra et Mananara Avaratra. Il y a le girofle, la vanille, mais des ressources minières. Une manière d'anticiper les débats sur la viabilité économique d'Ambatosoa. Les arguments du membre de la Chambre haute ont visiblement fait mouche.
Sa demande a reçu l'accord verbal du président. "Nous allons immédiatement entamer les démarches pour que Maroantsetra et Mananara obtiennent une région à part entière", déclare ainsi le chef de l'État à Maroantsetra. À Mananara Avaratra, il a ajouté que "la 24e région va vous être restituée. Nous allons soumettre ce projet afin qu'il soit voté durant la session parlementaire en cours".