Une grève des chauffeurs des taxis, taxis-bus a été observée ce lundi 5 juin sur toute l'étendue de la ville de Kinshasa.
L'appel à trois jours de grève a été lancé par la Synergie des associations des chauffeurs pour dénoncer les « tracasseries multiples et autres arrestations arbitraires » dont ils sont victimes de la part de la police de circulation routière, des chargeurs ainsi que des agents des transports.
Ce lundi matin, cette grève s'est étendue aux taximen moto, mettant ainsi en difficulté la population usagère du transport en commun.
Les arrêts de bus étaient bondés, un peu partout dans la ville.
Une marée humaine marchait à pied le long des grandes artères, fatiguée d'attendre un moyen de transport qui n'arrivait pas.
Beaucoup ont rejoint difficilement les écoles, les lieux de travail et autres destinations.
Tôt le matin, seuls les bus de la société de transports du Congo (Transco), une entreprise étatique, étaient en service. Mais à la mi-journée les motos taxi avaient aussi repris leur activité. Tous les autres conducteurs de transport en commun ont décidé de ne pas travailler.
Au niveau du Pont-Matete, des chauffeurs des taxi-bus qui ont tenté de sortir leurs véhicules ont été agressés par leurs collègues en connivence avec des motards, qui eux aussi disent souffrir des mêmes tracasseries que dénoncent les grévistes. Certains taxi-bus ont été caillassés. Ce fut aussi le cas au Rond-point Ngaba, à Bandalungwa, Selembao et à Kintambo Magasin.
Les très rares taxi-bus qui ont réussi à circuler sans se faire caillassés ont fait grimper le prix de la course.
Cette grève, qui n'est qu'à son premier jour, devra en faire trois, selon les chauffeurs grévistes, si aucune solution n'est trouvée à leurs revendications.
Réaction président de l'ACCO
L'association des chauffeurs du Congo (ACCO), regrette d'avoir été écartée de la commission mise en place par les autorités de la ville et la Synergie des associations des chauffeurs pour juguler la crise entre les transporteurs, le service des transports et la police.
Pour elle, c'est ce qui explique le fait que la décision prise par cette commission, de surseoir cette grève, n'a pas été suivie, a fait savoir, le vice-président de l'ACCO/Kinshasa, Jean Mutombo.
« Les autorités ont appelé la synergie de transport. Ils se sont vus premièrement avec le ministre provincial de Transport, le président de l'Assemblée provinciale de Kinshasa et avec le gouverneur de la ville province de Kinshasa. Ils ont fait un communiqué conjoint pour dire que la grève était suspendue. Le ministre provincial de Transport a donné un moratoire de dix jours pour qu'il n'y ait pas contrôle des documents. Il a reconnu que la ville était fautive parce qu'elle ne livre pas des notes de perception, elle ne livre que les invitations », a expliqué Jean Mutombo.
Jean Mutombo souhaite que l'ACCO prenne part aux discussions avec les autorités au sujet notamment des tracasseries évoquées par la Synergie des associations des chauffeurs.
« Concernant les tracasseries, nous avons lu le communiqué de la Synergie des associations des chauffeurs qui n'a pas associé l'ACCO dans ces discussions. Pourtant, l'ACCO est l'une des plus grandes associations de la RDC. Nous souhaitons que nous soyons aussi inclus dans les discussions pour que nous puissions parler le même langage pour décanter la crise », a-t-il poursuivi.