Rome et Tunis opèrent un rapprochement stratégique depuis plusieurs semaines. Ils ont plusieurs dossiers sur lesquels ils ont intérêt à s'accorder.
Ce mardi, elle sera la première dirigeante d'un pays européen à fouler le sol tunisien depuis la prise des pleins pouvoirs par Kaïs Saïed, il y a près de deux ans. Giorgia Meloni sera reçue à Carthage avec tous les égards.
Depuis plusieurs semaines, Tunis et Rome affichent et mettent en scène leurs excellentes relations. À coup de déplacements ou de communiqués de part et d'autre, les deux pays méditerranéens collaborent activement.
Le premier dossier qui les rassemble est celui des migrations. Alors que les flux explosent - les garde-côtes tunisiens disent avoir arrêté cinq fois plus d'embarcations au premier trimestre que sur la même période en 2022 - l'Italie qui est en première ligne des arrivées veut les contenir à tout prix.
Pour appuyer son voisin qui traverse une crise politique et économique aigüe, Rome se mue en VRP de Tunis auprès de Bruxelles et des instances internationales. L'Italie milite ainsi pour que le FMI commence à décaisser des prêts en faveur de la Tunisie sans que celle-ci n'ait à entamer les réformes douloureuses demandées dans l'immédiat.
L'objectif est clair : éviter que la Tunisie ne soit déstabilisée socialement au risque de voir encore plus d'embarcations mettre le cap vers l'Italie.