Une audience du procès de « Bifor » est prévue pour ce mardi à Kinshasa. Débarqué du cabinet du président congolais mi-janvier, il a été quelques jours plus tard arrêté, après une série d'auditions à l'Agence nationale de renseignements (ANR) et au palais de justice à Kinshasa, avant d'être transféré à la prison de Makala. Désormais inculpé de « trahison, atteinte à la sûreté extérieure de l'État et propagation de faux bruits », l'ancien bras de droit de Félix Tshisekedi a été jusque-là été entendu sur plusieurs faits.
Pendant son séjour dans les locaux de l'ANR, Fortunat Biselele Kayipangi a été interrogé sur ses rapports avec Kigali.
Selon les sources judiciaires, les questions portaient essentiellement sur la nature de ses relations avec les officiels rwandais dont l'influent James Kabarebe, ses voyages à Kigali ou encore le deal économique entre Kinshasa et la capitale rwandaise dont il avait fait mention dans une interview diffusée en janvier dernier sur la chaine Youtube d'Alain Foka.
Soupçonné de faire le jeu de Kigali, l'ex-chargé des missions privées du chef de l'État a été également entendu sur les contenus de ses appels téléphoniques se rapportant aux avancées du M23 et à la sécurité du chef de l'État, ajoutent les mêmes sources.
Sa défense dénonce les conditions de son arrestation et de sa détention. Elle redoute une « instrumentalisation de la justice aux fins de règlement de compte politique ». Ses avocats ont, d'ailleurs, saisi la cour d'appel de Kinshasa-Gombe pour « suspicion légitime des juges du tribunal de grande instance de la Gombe ».
N'ayant pas confiance en ces juges, ils proposent que le dossier soit envoyé au tribunal de grande instance de Kinshasa-Kalamu.