Le Réseau ouest africain des défenseurs des droits humains (Roaddh) et la Coalition Sénégalaise des défenseurs des droits humains (Coseddh) se disent préoccupés « par les manifestations violentes qui ont suivi la condamnation du leader de l'opposition Ousmane Sonko dans le cadre du procès pour « viols répétés et menaces de mort » qui l'opposait à l'ex employée d'un salon de massage Adji Sarr.
Dans un communiqué rendu public hier, lundi 5 juin, ces deux organisations de défense des droits de l'homme ont affirmé leur disponibilité à apporter son soutien aux victimes et à leurs familles dans le cadre des procédures judiciaires auprès des juridictions sénégalaises, sous-régionales, régionales et internationales ».
Les manifestations violentes provoquées par l'annonce du verdict de la chambre criminelle de Dakar qui a condamné le leader de l'opposition Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme dans le cadre du procès pour « viols répétés et menaces de mort » qui l'opposait à l'ex employée d'un salon de massage Adji Sarr continue de soulever des réactions. Dernière en date, la sortie du Réseau ouest africain des défenseurs des droits humains (Roaddh) et la Coalition Sénégalaise des défenseurs des droits humains (Coseddh). Dans un communiqué rendu public hier, lundi 5 juin, ces deux organisations de défense des droits de l'homme se disent préoccupées « par ces affrontements violents » qui ont opposé les forces de sécurité aux manifestants depuis le jeudi 1er juin 2023, dans plusieurs localités du pays, notamment à Dakar, Ziguinchor, Saint-Louis et Kaolack et qui ont fait seize (16) morts et 357 blessés, selon le gouvernement du Sénégal ».
S'adressant aux victimes et à leurs familles, ces deux organisations affirment leur disponibilité à apporter leur soutien dans le cadre des procédures judiciaires auprès des juridictions sénégalaises, sous-régionales, régionales et internationales ». « Toutes les informations relatives aux graves violations des droits humains commises par les membres des forces de défense et de sécurité pendant les événements en cours seront portées à la connaissance des organes pertinents de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et de l'Union Africaine (UA) », ont mis en garde Mélanie Sonhaye Kombaté (Roaddh) et Seydi Gassama (Coseddh).
Loin de s'en tenir là, le Réseau ouest africain des défenseurs des droits humains (Roaddh) et la Coalition Sénégalaise des défenseurs des droits humains (Coseddh) n'a pas manqué par ailleurs de déplorer les « vagues d'arrestations et d'emprisonnements de militants et sympathisants de l'opposition, d'activistes et de journalistes » notées depuis mars 2023, dans le courant de la crise socio-politique que traverse le Sénégal.
Ainsi à l'endroit de l'Etat du Sénégal, elles ont tenu à rappeler que « ces arrestations constituent des violations graves des droits de l'homme qui enfreignent les dispositions des Lignes directrices sur la Liberté d'association et de réunion en Afrique, de la Charte Africaine des droits de l'homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, dont l'Etat du Sénégalais est partie ».
« Les organisations signataires du présent communiqué appellent l'Etat du Sénégal à se conformer à ses engagements internationaux en droits de l'homme en procédant : à la remise en liberté immédiate de Pape Ndiaye, Sérigne Saliou Guéye et Ndéye Maty Niang et de toutes les personnes interpellées alors qu'elles exerçaient leurs droits à la liberté d'expression et à la liberté de réunion pacifique », lancent les responsables de ces organisations. Qui plus est, ces derniers exigent également « l'abandon des poursuites contre Aliou Sané, Coordonnateur de Y en a marre et Vice-coordonnateur du F24 », le « respect de la liberté de la presse », le « rétablissement immédiat de l'internet mobile et l'abandon des restrictions d'accès aux réseaux sociaux ».
Mais aussi « l'ouverture d'enquêtes indépendantes et impartiales sur les décès de manifestants survenus dans le pays depuis le mois de mars 2021 et à poursuivre les auteurs dans le cadre d'un procès équitable ». Tout en invitant aussi l'Etat à « instruire les forces de défense et de sécurité de s'abstenir de tout recours excessif à la force lors des opérations de maintien de l'ordre et de la pratique de la torture et des mauvais traitements conformément au Code de conduite des Nations Unies pour les responsables de l'application des lois de 1979 ».