Le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, s'est entretenu au téléphone, le 3 juin, avec son homologue français, Emmanuel Macron. Les deux parties ont passé en revue des questions relatives à la migration irrégulière et les difficultés économiques et financières que connaît la Tunisie.

Le président Saïed a expliqué "sa position concernant les négociations avec le Fonds monétaire international, soulignant que les recommandations émanant de cette institution monétaire risquent de conduire à une déstabilisation de la paix sociale ".

Il a rappelé "les événements du 3 janvier 1984 lors desquels des centaines de personnes ont trouvé la mort lorsque l'État a décidé de ne plus subventionner les produits céréaliers et leurs dérivés".

Kaïs Saïed a également évoqué "la possibilité de proposer une nouvelle alternative; celle de prélever des impôts à ceux qui bénéficient indûment de subventions et ce, dans le but d'assurer un financement soutenu de la caisse de compensation ".

Plusieurs questions, notamment l'argent des Tunisiens qui a été spolié et détourné à l'étranger et la migration clandestine ainsi que l'approfondissement des relations bilatérales ont été au menu de l'entretien téléphonique entre les deux chefs d'Etat.

A propos de la question de la migration, le président tunisien a noté que son pays "n'est plus seulement une zone de transit, mais bien plus, car il est devenu une destination pour de nombreux migrants qui s'y sont installés illégalement ".

Pour faire face à ce phénomène, Kaïs Saïed a souligné la nécessité de s'attaquer aux origines du problème et non seulement aux résultats et aux effets.