Congo-Kinshasa: ACAJ - Georges Kapiamba sollicite la création d'une juridiction spécialisée mixte

Georges Kapiamba, président de l'association congolaise pour l'accès à la justice, ACAJ, a, dans une interview accordée à une chaine de télévision de la place, sollicité la création d'une juridiction spécialisée mixte en République Démocratique du Congo. Cette demande fait suite à la visite de Karim Khan, procureur de la Cour Pénale Internationale.

A en croire Georges Kapiamba, l'arrivée du procureur de la CPI en RDC est l'occasion pour le pays de relancer la dynamique nationale pour la lutte contre l'impunité des crimes graves. Car, il y a plusieurs crimes qui ont été commis et qui continuent à se commettre, mais jusqu'à ce jour, les auteurs et les complices continuent à jouir de l'impunité, a-t-il affirmé.

Selon lui, c'est une occasion offerte au procureur de pousser davantage les autorités congolaises à s'engager dans la redynamisation notamment, par la création de la juridiction spécialisée mixte.

"Une juridiction qui va regrouper les magistrats, les personnels congolais donc les nationaux et quelques personnes qui devront être désignés par les Nations Unies, c'est-à-dire, les organisations internationales afin d'apporter leurs expériences mais aussi le soutien financier", a-t-il renseigné.

Par la même occasion, il a fait savoir que cette visite va également permettre à la Cour pénale Internationale d'apporter une assistante technique au travail des enquêtes de préparation, d'accompagnement, donc des enquêtes au niveau national. D'après le président de l'ACAJ, avec sa grande expérience, la CPI va permettre aux cours et tribunaux, aux auditorats, aux parquets civiles de la République de bénéficier de cette expérience pour améliorer la qualité de leurs enquêtes. Parce que, selon lui, "Ce qui se fait jusqu'à ce jour laisse toujours à désirer".

En ce qui concerne les crimes commis à l'est du pays, Georges Kapiamba a loué l'acte posé par madame la ministre de la justice, qui a renvoyé l'ensemble de cette situation au bureau du procureur de la CPI pour des enquêtes. Car, à l'en croire, la RDC ne dispose pas des moyens à la fois humains, techniques ou des ressources financières pouvant lui permettre de le faire mieux que la CPI.

« C'est déjà un bon acte, mais il faudrait maintenant que ça se passe dans l'ensemble parce qu'on ne peut pas parler de l'impunité sur un ou deux cas.

Il faut que ça soit une politique pérenne qui se fait au niveau du pays. Voilà pourquoi, nous insistons sur la juridiction spécialisé mixte, à l'instar de c'est qui se passe aujourd'hui en Centrafrique. Si nous pouvons le faire, cela va permettre au moins de faire enquêter, de juger les auteurs et complices des crimes qui ont été commis depuis plus des dix ans ou depuis l'entrée en vigueur de la CPI jusqu'à ce jour», a insisté le président de la l'ACAJ.

Notons que c'est depuis dimanche 28 mai que Karim Khan, procureur de la Cour Pénal Internationale est arrivé en RDC. Depuis son arrivée, Il s'est entretenu le lundi 29 mai avec le Docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 à Bukavu, avant d'adresser un message aux survivantes des viols et violences sexuelles prises en charge par l'hôpital de Panzi.

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