Afrique Centrale: Les mois à venir vont marquer un tournant important selon l'ONU

Malgré les avancées des pays d'Afrique centrale en matière de stabilité et de coopération, la région est confrontée à de multiples crises et les mois à venir vont marquer « un tournant important », a déclaré le haut responsable de l'Organisation des Nations unies (ONU) dans la région.

« L'Afrique centrale est plus riche en opportunités et ressources qu'elle ne l'est en défis ... mais les mois à venir vont marquer un tournant important pour l'Afrique centrale où des processus politiques et électoraux cruciaux doivent se tenir d'ici à la fin de l'année », a déclaré le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique centrale, Abdou Abarry. Il s'est engagé à veiller à ce que les épisodes de violence soient évités, affirmant qu'« il en va de la paix et de la stabilité de cette sous-région ».

Présentant le dernier rapport de l'ONU sur l'évolution de la situation en Afrique centrale, Abdou Abarry a fait état de progrès des Etats dans la réalisation de la vision d'une « région de prospérité ». Soulignant les succès obtenus dans la résolution des tensions, la réconciliation et la résolution des problèmes de sécurité, il a salué les efforts collectifs des dirigeants de la région, qu'il s'agisse de la sensibilisation au changement climatique ou du dialogue entre le Tchad et la Centrafrique.

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L'impact dévastateur de la crise au Soudan

Abdou Abarry a noté, cependant, quelques inquiétudes, notamment une augmentation de la piraterie, l'impact profond du conflit au Soudan et de la guerre en Ukraine. Concernant le Soudan, il relève des « conséquences humanitaires dévastatrices » pour le Tchad et la Centrafrique. Pour le seul Tchad, 129,8 millions de dollars seront nécessaires afin de prendre en charge 100 000 réfugiés au cours des six prochains mois.

« Les récents développements à la frontière entre le Tchad et la Centrafrique et l'impact de la crise soudanaise sur ces deux pays nous rappellent qu'il est urgent d'adopter une approche globale des questions de paix et de sécurité en Afrique centrale, une région déjà marquée par la présence d'une multitude de groupes armés et terroristes », a-t-il indiqué. Il a invité à une résolution rapide et pacifique du conflit, dont les effets seraient désastreux pour le Soudan et pour tous les pays de la région du bassin du lac Tchad.

L'Impact de la guerre en Ukraine

L'Afrique centrale subit l'impact de la crise en Ukraine, qui se traduit par l'inflation et la hausse des prix des denrées alimentaires de base et du carburant, avec parfois des pénuries. La poursuite de la détérioration de la situation socio-économique pourrait conduire à une montée du front social qui serait préjudiciable à la stabilité des pays.

Augmentation de la piraterie

La situation sécuritaire en Afrique centrale a également été marquée par une recrudescence des actes de piraterie maritime dans le golfe de Guinée. Une tendance qui nécessite le renforcement de la coopération interrégionale, en particulier à l'approche du 10e anniversaire de l'adoption du Code de conduite de Yaoundé. Abdou Abarry a réitéré la volonté de son bureau de soutenir les efforts visant à renforcer la coordination entre les parties prenantes, y compris la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest et la Commission du golfe de Guinée.

S'attaquer aux causes profondes

Le représentant a toutefois estimé qu'une réponse purement militaire ne suffira pas à s'attaquer aux causes profondes de l'insécurité, dans le bassin du lac Tchad et au Sahel. Il a appelé à des mesures politiques et socio-économiques pour empêcher les groupes armés d'exploiter les conflits intercommunautaires, tels que ceux liés à la transhumance.

S'engageant à soutenir les efforts régionaux en cours, il a indiqué qu'une mission conjointe était actuellement déployée, en partenariat avec le Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, dans les quatre pays du bassin du lac Tchad afin d'évaluer l'impact de l'extrémisme violent sur la population locale.

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