Afrique: La France veut rester un « partenaire pertinent »

La France entend rester un « partenaire pertinent » en Afrique malgré "les dicours anti-français », a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, en présentant, le 6 juin devant le Sénat, la politique étrangère de son pays en Afrique.

Alors que la population de l'Afrique, qui compte déjà 1,1 milliard d'habitants, devrait doubler d'ici à 2050 selon les Nations unies, la jeunesse africaine a lancé un défi à la France : « celui de nous renouveler, de changer notre manière de faire », a déclaré la cheffe de la diplomatie française, soulignant que Paris avait entendu le message des jeunes.

Puis elle a rappelé la volonté de la France « de bâtir une relation nouvelle, équilibrée, réciproque » avec les pays d'Afrique. « C'est ainsi que la France restera un partenaire proche, pertinent dans ce continent appelé à occuper une position tellement centrale dans les équilibres du monde de demain », pense Catherine Colonna, qui n'a pas éludé « les vents contraires » et notamment « la diffusion de discours anti-français dans certains pays d'Afrique francophone ».

Au cœur de luttes d'influences internationales

Ces discours « sont pour partie liés à l'héritage de l'histoire, pour partie aux frustrations de la jeunesse, pour partie aussi à des entreprises hostiles, venant notamment de la Russie », a estimé Catherine Colonna. Le continent africain est au coeur de luttes d'influences internationales qui ont redoublé depuis l'invasion russe de l'Ukraine, en février 2022.

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Certains pays africains sont dépendants pour leur alimentation des importations de céréales de Russie et d'Ukraine. Moscou a multiplié ces dernières années les initiatives sur le continent, visant à se poser comme alternative aux anciennes puissances coloniales. « Rien n'est plus faux, et depuis longtemps » que de penser que les relations entre la France et ses partenaires africains vont de soi dans un monde « toujours plus concurrentiel », a également souligné la ministre.

Elle est convaincue qu' «avec une participation toujours plus importante du continent dans l'économie mondiale, ce sont des marchés à consolider ou à investir pour nos entreprises ». La France est le deuxième investisseur étranger en Afrique après la Chine. Et, en quinze ans, le nombre de filiales d'entreprises françaises a doublé sur le continent, de même que les investissements, a énuméré Catherine Colonna.

Quant au ministre des Armées, Sébastien Lecornu, il a relevé qu'au fil du temps, les pays africains avaient « décidé de diversifier leurs partenariats » et de les « mettre en concurrence » y compris sur le plan de la défense.

« Cela porte le défi d'être plus attractifs vis-à-vis de partenaires anciens avec lesquels nous sommes dans des relations affectives », a-t-il détaillé, rappelant aussi que le continent africain était « soumis aux tensions entre modèles autoritaires et démocraties de l'autre » et la nécessité de s'interroger sur le modèle qui convient. S'agissant de la menace terroriste, « elle est parfois plus fragmentée, plus diffuse, plus endogène, plus difficile à détecter et à renseigner », a dit Sébastien Lecornu.

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