Afrique Centrale: Journée Mondiale de l'Environnement - Exposition inédite à Kinshasa de sculptures en bouteilles en plastique recyclées

Organisée sur le thème « Ensemble contre la pollution plastique », en guise de la célébration des 50 ans de la Journée d'action en faveur de l'environnement, le 5 juin, l'exposition a été l'occasion choisie par le sculpteur écologiste, Jean-Alain Masela, pour sensibiliser au recyclage des emballages envahissant la ville et ses cours d'eau.

La commissaire générale en charge de l'environnement et aménagement de la ville, Laëtitia Bena Kabamba, a procédé au vernissage de l'exposition « Ensemble contre la pollution plastique », tenue devant la pépinière Mbila ya mboka Kongo, à Gombe, le 5 juin. Inspirée du thème de cette année « Solutions à la pollution plastique », l'exposition a été organisée autour de sept œuvres, dont cinq monumentales.

À travers cet événement artistique inédit célébrant le cinquantenaire de la Journée mondiale de l'environnement (JME), le sculpteur écologiste Jean-Alain Masela a invité les Kinois à partager son engagement à préserver leur environnement sain. Plus qu'une alerte, l'artiste a tenu à rallier la population de sa ville à agir contre la pollution plastique qui « concerne tout le monde ». Surtout que, comme l'a dit au Courrier de Kinshasa l'attaché culturel de l'ambassade des Etats-Unis, Gregory Porter, « On ne peut pas résoudre les problèmes écologiques mondiaux sans la RDC ».

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Pièce centrale de l'exposition, Le ramasseur de bouteilles est une oeuvre à vocation incitative. La commissaire générale, admirative, l'a du reste relevé, reconnaissant dans le chef de l'artiste « cette ingéniosité à sublimer le plastique tout en faisant de la pédagogie, la sensibilisation à poser des gestes responsables ».

Elle a souligné aussi que « la démarche poursuivie aujourd'hui par cette exposition corrobore avec la vision que nous prônons, à savoir "Kinshasa bopeto : une affaire de tous" ». Il semble que la campagne initiée par le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila Mbaka, ne pouvait trouver meilleure caisse de résonnance que l'exposition « Ensemble contre la pollution plastique » à laquelle ont pris également part des élèves.

Parmi les solutions à la pollution plastique

La terre nourricière, oeuvre symbolisée par la relation mère-enfant, évoque, quant à elle, l'omniprésence de la pollution plastique dans les sols agricoles, constituant une réelle menace pour la sécurité alimentaire. Et, La femme du grand fleuve vient comme en écho à La terre nourricière souligner les méfaits du plastique allant jusqu'à l'altération de la qualité de l'eau potable. Ce sur quoi, a renchéri le coordonnateur du Festival Kongo River, Vincent Kunda, « Nous devons agir collectivement et le gouvernement doit sanctionner les pollueurs.

Le fleuve Congo est vital pour notre alimentation, notre communication, notre identité et notre avenir durable. Nous lançons cet appel : nos rivières et cours d'eau ne sont pas des poubelles ! ». Ce d'autant plus que, a affirmé Jean-Alain Masela, « nous sommes les enfants de La femme du Grand fleuve, ce fleuve Congo où se déverse le plastique à Kinshasa avant d'arriver à Banana.

Nous sapons ce lien commun des Congolais à travers ses affluents qui traversent le pays de part en part ». La secrétaire générale de la Commission internationale du Bassin du Congo-Oubangui-Sangha, Dr Marie-Thérèse Itongo, présente à l'exposition, a salué et soutenu l'initiative de préservation des eaux portée par le sculpteur écologiste.

« En célébrant le cinquantenaire de la JME autour des oeuvres d'art en bouteilles en plastique, nous nous positionnons parmi les milliers de solutions à la pollution plastique en pratiquant le recyclage », a indiqué Jean-Alain Masela. L'artiste rejoint ainsi l'esprit du rapport du 16 mai dernier du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), préconisant notamment d'opérer trois changements sur le marché axés sur la réutilisation, le recyclage ainsi que la réorientation et la diversification des produits.

Le rapport du PNUE soutient à cet effet que « La pollution plastique pourrait être réduite de 80 % d'ici à 2040 si les pays et les entreprises effectuent des changements profonds concernant les politiques et le marché faisant appel à des technologies existantes ».

Coordonnateur des Amis de la nature et des jardins et partenaire de l'événement, l'environnementaliste Jean Mangalibi a invité la République démocratique du Congo à jouer sa partition dans cette perspective, exhortant la population de la sorte : « Redevenons un peuple consciencieux. Cela nous permettra de valoriser notre environnement. Changeons pour changer ».

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