La Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) a abrité, ce 07 juin, dans ses locaux sis avenue Abdoulaye Fadiga à Dakar, la deuxième réunion ordinaire de son Comité de politique monétaire pour le compte de l'année 2023.
Le gouverneur de la Bceao qui a présidé la rencontre en tant que président du Comité de politique monétaire (Cpm) a indiqué qu'après une année 2022 difficile sur le plan international, l'activité économique, au premier trimestre de 2023, a été plus robuste que prévue, du fait notamment de la reprise de la consommation dans les pays développés et de l'abandon de la politique zéro Covid par la Chine.
Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (Fmi), Jean-Claude Kassi Brou a confié que la croissance économique mondiale devrait ressortir à 2,8% avant d'ajouter que dans un contexte marqué par une orientation à la baisse de l'inflation, plusieurs banques centrales ont poursuivi le resserrement de leur politique monétaire pour confirmer cette dynamique.
Par ailleurs, il a souligné qu'au sein de l'Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa), l'activité économique demeure soutenue avec un taux de croissance de 5,4% au premier trimestre de l'année 2023. Aussi, note-t-il, la bonne tenue de l'activité dans l'ensemble des secteurs laisse augurer, pour l'année 2023, une croissance robuste, projetée à 6,3% après 5,9% en 2022.
Dans le même sillage, il a relevé que l'inflation a continué à décélérer à la faveur, notamment, de la hausse de la production des céréales et de la baisse des prix des produits énergétiques importés. Cette orientation, selon lui, a également été portée par les actions des Etats pour lutter contre la vie chère et celle de la Banque centrale sur la demande globale.
En ce sens, il a renseigné que le taux d'inflation se situait à 5,8% sur les trois premiers mois de l'année 2023, après un taux de 7,8% le trimestre précédent.
Assurance sur la couverture des importations de biens et services
En avril 2023, la progression des prix à la consommation est ressortie à 4,6% au niveau de nos comptes extérieurs, explique-t-il.
A l'en croire, les actions menées par la Banque centrale ont permis de contenir les pressions observées en 2022 et en début d'année 2023. Aussi, dit-il, le niveau de nos réserves en avril et en mai 2023 demeure adéquat pour couvrir nos importations de biens et services sur les périodes à venir.
D'après le gouverneur de la Bceao, la hausse des exportations, la mobilisation des ressources extérieures par les États ainsi que les mesures prises par la Banque centrale pour améliorer le profil et rapatriement des recettes d'exportation devraient consolider cette tendance.
Bonne dynamique du système bancaire
Au niveau du financement de l'économie, il relève que les crédits octroyés par le système bancaire se sont situés dans une bonne dynamique. Les membres du Comité de politique monétaire, se penchent, au cours de cette deuxième session ordinaire, sur l'examen du rapport sur la politique monétaire dans l'Uemoa.
Ce rapport, dit-il, élaboré par les services de la Banque centrale, donne la synthèse de l'évolution récente de l'environnement international ainsi que les perspectives à court et moyen terme.
« Il met un accent particulier sur les risques qui entourent ces perspectives et formule des propositions de mesures de politique monétaire », explique-t-il.
Le gouverneur a enfin informé les membres du Comité de politique monétaire, qu'il a reçu, au cours du mois de mai 2023, la lettre de démission de M. Maina Boukar Moussa de sa qualité de membre du personnel du Comité pour des raisons personnelles.
Il a rappelé que M. Moussa avait été reconduit en juin 2020 par le Conseil des ministres pour un second mandat avant de le « remercier pour la qualité de sa contribution aux travaux du Cpm durant les huit années où il y a siégé ». Il a souligné enfin que les démarches ont déjà été entreprises en vue de pourvoir à son remplacement.