Le deuxième jour de l'Assemblée du Programme des Nations Unies pour les établissements humains qui se déroule cette semaine à Nairobi s'est ouvert sur la toute première table ronde féminine, tenue entre la première dame du Kenya, Mama Rachel Ruto, et la Directrice exécutive d'ONU-Habitat, Maimunah Mohd Sharif, et portant sur le rôle vital des femmes dans la création de villes durables, sûres et résilientes.
L'objectif du dialogue, intitulé « Les femmes et leur rôle dans le façonnement des villes et des communautés », était de reconnaître le rôle vital joué par les femmes pour permettre aux villes et aux communautés de prospérer.
La première dame de Turquie, Emine Erdogan, s'est adressée à l'assemblée par vidéo, alors que son homologue du Botswana, Neo Masisi, a envoyé une vidéo présentant son travail en faveur de l'émancipation des femmes. La discussion a été animée par une éminente journaliste de télévision kenyane, Victoria Rubadiri.
Miroir de la société
Dans son discours d'ouverture, la première dame du Kenya a exprimé avec éloquence l'importance de centrer cette conversation sur les femmes, qualifiant les femmes de « miroir de la société » qui « doivent être présentes lors de la planification de nos villes », car elles sont « l'atome de la société ».
« Nous sommes convaincus que les résultats du dialogue d'aujourd'hui contribueront grandement à soutenir et à atteindre l'Objectif de développement durable n° 11, qui concerne les villes et les communautés durables, et à travers l'Objectif de développement durable n° 5, qui concerne l'égalité, nous amplifierons la voix de nos femmes en les impliquant dans la recherche de communautés inclusives, sûres, résilientes et durables », a déclaré la première dame du Kenya, Mama Rachel Ruto.
Dans le cadre de la campagne « Mama doing good », Mama Rachel Ruto a parlé des multiples programmes qu'elle défend pour créer des villes et des communautés durables et pour promouvoir l'égalité, à l'instar de son programme de cyclisme, qui vise à inciter les cyclistes à promouvoir des communautés saines et respectueuses de l'environnement.
La journée a d'ailleurs commencé par une balade à vélo depuis le State House jusqu'au complexe des Nations Unies à Gigiri, à Nairobi, en passant par le centre-ville. L'Envoyé spécial des Nations Unies pour la sécurité routière, Jean Todt, a également participé à l'événement pour exprimer son soutien à la mobilité urbaine.
Autonomisation des femmes dans le monde entier
Dans la salle de l'Assemblée, les délégués ont entendu Beatrice Achieng et Rose Njoki, qui ont bénéficié du programme de l'organisation Joyful Women. Ce programme permet aux femmes issues de communautés vulnérables d'épargner de l'argent, de contracter des prêts et de créer des entreprises grâce à des services bancaires sur table
Pour sa part, Maimunah Mohd Sharif, Directrice exécutive d'ONU-Habitat, a évoqué les progrès réalisés par l'organisation en matière d'autonomisation des femmes dans le monde entier.
Grâce au travail d'ONU-Habitat en Afghanistan, les femmes ont pu obtenir des droits fonciers et de propriété. Dans le domaine de la planification urbaine et de la conception d'espaces publics, la boîte à outils « Her City » a été lancée afin de doter les femmes des outils nécessaires pour garantir l'égalité des sexes. Pour promouvoir le leadership des femmes dans la politique et la gouvernance des villes, la cheffe d'ONU-Habitat chapeaute l'initiative « Villes dirigées par les femmes ». Cette initiative vise à promouvoir le leadership et l'autonomisation économique des femmes par le biais de partenariats et d'investissements d'impact.
« Nous devons veiller à ce que les femmes et les filles participent à la prise de décision au niveau communautaire », a affirmé Maimunah Sharif.
La première dame de Turquie, Emine Erdogan, qui défend le mouvement Zero Waste et préside son Conseil consultatif, a souligné l'importance des femmes et des parties prenantes dans la création de solutions.
« Je crois sincèrement que les solutions qui éclaireront l'humanité seront mises en pratique sous la direction des femmes pionnières et de tous les volontaires respectueux de l'environnement qui se sont réunis à l'occasion de cette rencontre », a-t-elle déclaré.
Il est essentiel de donner aux femmes les moyens de s'engager et de mener la conversation sur la manière d'améliorer nos villes et nos communautés pour que nous puissions progresser. Cela ne peut se faire sans affronter les barrières systémiques en place.
La session s'est achevée sur une réflexion de la ministre de l'environnement et du tourisme du Botswana, Phildah Kereng, qui a déclaré : « Pour construire une ville avec les femmes, il faut d'abord des villes construites par et pour les femmes ».