Ile Maurice: Parlement / Xavier-Luc Duval - «Est-ce que Pravind Jugnauth me prend pour un 'Gopia' ?»

Il a tenu une conférence de presse hier alors qu'il aurait dû être au Parlement pour poser une Private Notice Question (PNQ). Xavier-Luc Duval a agi ainsi pour dénoncer la façon de faire du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et du speaker, Sooroojdev Phoker, assure-t-il. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase : la façon dont le chef du gouvernement a répondu à la PNQ de mardi consacrée à la situation au port.

«La situation est très grave. En 30 ans de carrière, c'est la toute première fois qu'un leader de l'opposition refuse de poser une PNQ. Je l'ai fait pour montrer la gravité de la situation au Parlement. Pourtant, j'en ai des sujets à aborder. D'ailleurs, j'y reviendrai durant les prochains jours», a-t-il déclaré.

Xavier-Luc Duval a affirmé que tout démontre que ce gouvernement veut empêcher le leader de l'opposition de poser des PNQ. «Si je les laisse faire, ce poste constitutionnel équivaudra à un vase à fleurs. Si ce gouvernement veut détruire la prérogative du leader de l'opposition quant à la PNQ, je ne l'accepterai jamais et j'agirai en conséquence.»

Le leader de l'opposition a rappelé que pendant pratiquement 15 minutes mardi, Pravind Jugnauth a lu des extraits d'un rapport qui est déjà public. «Il me prend pour un 'gopia' ou un imbécile ? Prend-il la population pour une imbécile qui ne sait pas lire un rapport qui est public ? Je n'ai eu droit qu'à quatre questions supplémentaires alors qu'autrefois, le leader de l'opposition pouvait en poser 25.

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Hier encore, les réponses aux questions supplémentaires s'éternisaient. Finalement, sur les 31 minutes consacrées à la PNQ, le Premier ministre en a pris plus de 25 pour répondre aux questions.» Xavier-Luc Duval a précisé que Pravind Jugnauth répondait à la PNQ en même temps qu'une question de Reza Uteem sur le même sujet, mais que le député du MMM n'a eu droit à aucune réponse.

Cette situation dure depuis trop longtemps, a ajouté le leader de l'opposition qui fait ressortir que pendant la Prime Minister's Questions Time, le chef du gouvernement ne répond qu'à une seule question en faisant traîner la réponse en longueur, mais qu'il trouve le moyen de répondre à plusieurs interpellations des députés de la majorité.

De plus désormais, les députés n'ont droit qu'à deux questions supplémentaires. «C'est difficile d'en tirer quelque chose. Pourtant ce n'était pas ainsi auparavant. Autrefois, quand le leader de l'opposition levait la main pour poser une question, il avait droit à la parole tout de suite. Ce n'est plus le cas.

J'avais dit dans mon intervention lundi qu'il y a un problème dans l'espace démocratique qu'est le Parlement. Les Mauriciens sont en colère. Malgré les difficultés, nous faisons notre travail, mais il y a une limite à tout.»

Il rappelle que même pour des nominations à certains postes, la Constitution prévoit que le leader de l'opposition soit consulté en premier. «Que ce soit le Premier ministre, le président de la République ou la Public Service Commission, c'est la même chose. Ils m'envoient une lettre pour dire qu'ils nomment une personne à tel ou tel poste.

Quand je demande des informations supplémentaires sur cette personne, ils m'ignorent. Quand je rejette une nomination, c'est la même chose. Je demande même à rencontrer la personne choisie, mais je n'ai pas de réponse. Ce sont des exemples montrant qu'ils veulent tourner en ridicule le poste de leader de l'opposition !»

Aux questions des journalistes qui lui ont fait comprendre que le public croit qu'il n'a pas posé de PNQ en raison de tractations avec le Mouvement socialiste militant, Xavier-Luc Duval a déclaré que c'est une «perception ridicule».

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