Depuis le verdict de l'affaire Sweet Beauté prononcé le 1er juin dernier, opposant le leader politique du Pastef Ousmane Sonko à la masseuse Adji Sarr, des scènes de violences tiennent en haleine le pays. Une situation qui a eu des conséquences dramatiques au niveau sanitaire avec un rush de malades pris en charge par les professionnels de santé.
Après une trêve de 72heures de manifestations dans le pays suite aux protestations de certaines personnes sur la décision rendue par le juge sur l'affaire Sweet beauté, les structures de santé commencent à souffler. Un tour dans certains hôpitaux qui avaient enregistré le rush lors des affrontements du 1er juin dernier, permet de constater que ceux-ci ont repris le cours normal des choses. Les professionnels de santé continuent à dispenser des soins aux malades présents.
Cependant, force est de constater que les rendez-vous de beaucoup de malades suivis en externes n'ont pas été respectés. Au niveau de l'hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff, le service d'urgence continue à drainer des malades. Le personnel qualifié s'active pour le tri et la prise en charge médicale en immédiateté. Professionnels de santé tout comme paramédicaux s'y mettent pour absorber le gap. Juste à l'entrée, l'un des agents de sécurité se confie : « c'est toujours comme ça aux urgences. Les malades viennent, sont traités, repartent ou hospitalisés. Mais la semaine dernière, il y avait beaucoup de malades et la majorité était des blessés issus des affrontements ».
Au niveau des autres services, des malades ont répondu à l'appel. Mais la psychose des événements douloureux dans le pays avec des séries de pillages, des actes de banditisme, sont toujours présents chez beaucoup de malades qui n'ont pas honoré leur rendez-vous médical.
Au niveau de la maternité, elles sont nombreuses à demander un report. Selon une dame rencontrée au sein de cette structure, les conditions ne sont pas favorables pour un déplacement. « J'avais rendez-vous avec mon gynécologue, le lundi dernier, mais à cause des messages véhiculés par certaines personnes qu'il y aura des manifestations, je ne suis pas partie.
Il s'y ajoute qu'il y a un manque de transport qui ne rend pas facile le déplacement » a avancé Nafissatou Sarr. Et de poursuivre : « si je ressens des douleurs, j'appelle mon médecin traitant qui me fait une prescription en attendant que la situation se calme pour venir en consultation. Et me voilà chez le médecin ce mardi, du fait qu'il y a une certaine accalmie ces deux derniers jours ».
Dans d'autres structures sanitaires comme Gaspard Kamara, les soins se déroulent normalement sans difficultés même si des professionnels de santé ont du mal pour rejoindre leur lieu de travail. Les malades ordinaires continuent de prendre d'assaut cette structure sanitaire de référence même si après le rendu du verdict, c'était des blessés des manifestations qui étaient plus nombreux.
Pour rappel, l'affaire Sweet Beauté pour viol opposant le leader politique du Pastef Ousmane Sonko à Adji Sarr a été vidée par la Chambre criminelle le 1er juin dernier. Ousmane Sonko poursuivi pour « viols et menaces de mort » sur la masseuse Adji Sarr a été acquitté de ces chefs d'accusations mais condamné pour corruption de la jeunesse à deux ans d'emprisonnement ferme. Un verdict qui a fait révolter une frange importante de la population qui a exprimé sa colère, son « dégoût » à travers des casses, des actes de vandalisme ayant conduit à des morts d'homme. Il faut aussi rappeler que l'accusé a été jugé par contumace du fait qu'il n'a pas répondu à l'appel.