Faire du digital un levier. Les discussions autour de la transformation digitale au niveau des exploitants agricoles et des éleveurs sont de nouveau remises sur le tapis. Un atelier de coordination sur la transformation digitale à Madagascar et en particulier dans le secteur agricole a été effectué hier dans les locaux de la Banque Mondiale à Anosy.
Un dialogue de travail entre les différents partenaires techniques et institutionnels. Rendre accessible le numérique et en faire bénéficier une grande partie des exploitants agricoles, telle est la mission qui a été fixée par le ministère de l'Agriculture et de l'élevage (MINAE) et celui de Développement numérique, de la transformation digitale, des postes et des télécommunications (MNDPT). Les deux ministères ont travaillé en étroite collaboration avec les professionnels de la Transformation digitale à Madagascar.
Selon Frédéric Rajaokarivony directeur général du Développement numérique au sein du MNDPT, « Lors de cet atelier, nous nous sommes focalisés sur la partie agriculture et élevage pour voir comment le digital pourrait être un levier pour améliorer l'efficacité des paysans et agriculteurs ». Défis et perspectives. Cette entreprise n'est cependant pas une tâche aisée pour les acteurs qui s'y sont lancés.
Il reste des défis de taille pour pouvoir atteindre l'objectif fixé. Parmi la liste des challenges à relever, il y a celui des Télécommunications. Le taux de pénétration du numérique dans la Grande île est relativement bas. « Nous savons que 80% des malgaches vivent en zone rurale. Il est difficile pour ces gens d'accéder facilement aux Nouvelles technologies de l'information et de la télécommunication (NTIC) » constate Frédéric Rajaokarivony.
Pour y remédier, le MNDPT propose de fournir la formation initiative nécessaire aux paysans et acteurs économiques en zone rurale pour que ces derniers puissent utiliser les moyens numériques. Tout ceci dans l'optique d'avoir plus de manoeuvrabilité vis-à-vis de leur production.
« La prochaine étape sera de mettre en place les infrastructures techniques nécessaires à l'utilisation du numérique dans ces zones enclavées pour que les acteurs économiques de ces localités puissent gérer leurs activités d'une manière digitale » continue le Directeur.
Traçabilité.
Traçabilité Les ministères concernés par ce projet (à savoir le MNDPT et le MINAE) qui ont déjà signé une convention tripartite avec l'Agritech Madagascar au mois de Mai opèrent déjà sur la voie de la traçabilité des acteurs économiques et en particulier les éleveurs qui se verront dotés de l'identité unique dans le cadre de la mise en place d'une stratégie nationale pour l'agriculture numérique.
« Il y a des projets du gouvernement qui sont en cours comme celui de la boucle infalsifiable électronique pour les bovidés. Allant en parallèle avec la fourniture d'une identité numérique unique aux éleveurs afin d'avoir une base de données fiables et de réduire significativement les vols de bétail » affirme Tahiana Rambolarimanana ; directeur des Systèmes d'information et de la digitalisation au niveau du MINAE.
La vulgarisation des services numériques et digitaux pourrait donner un énorme coup de pouce au secteur agricole et par la même occasion, à l'économie malgache. Longtemps considéré comme un des piliers de l'économie du pays, le secteur agricole représente 30% du produit intérieur brut de l'île Rouge, si l'on se fie aux statistiques publiées par le Fonds d'intervention pour le développement agricole. Pour rappel, le ministère de l'Agriculture et de l'élevage avait déjà souligné récemment son ambition de vouloir hâter le pas pour rattraper le retard de la Grande île en matière de transformation agricole.