150 millions de dollars soit 604 milliards ariary. C'est donc la perte enregistrée par la Jirama l'année passée selon la Banque Mondiale. Il faut avouer qu'il s'agit d'un gouffre énorme pour une année d'exercice. Cumulé avec les résultats négatifs des années précédentes depuis 2009 jusqu'à maintenant, on comprend mieux les causes de la situation actuelle.
On voit mal comment la Jirama pourrait renflouer sa caisse étant donné que la situation empire d'une année à l'autre. Il n'y a pas vraiment de vraies solutions mais simplement du rafistolage. Les changements de ministre de l'Énergie et du Dg de la Jirama n'ont eu le moindre effet dans l'amélioration de la situation financière de la Jirama.
La plupart d'entre eux se sont d'ailleurs évaporés dans la nature après avoir t été pris la main dans le sac. Récemment l'État à prêté de l'argent à la Jirama sous forme de bons de trésor mais on voit mal comment la compagnie nationale pourrait rembourser. On ne prête qu'aux riches et ce n'est pas le cas de la Jirama ni demain ni dans dix ans.
Déjà que l'État lui a versé rien que cette année 500 milliards d'ariary sans qu'aucune amélioration n'ait été constatée. La Jirama est devenue de véritables tonneaux des Danaïdes. Les abonnés ont le nerf à vif avec un délestage tout simplement agaçant et impitoyable.
La Jirama a annoncé trois heures de délestage quotidien mais en fait c'est trois heures d'approvisionnement par jour. Les Dg par intérim de la Jirama et le ministre de l'Énergie ont annoncé au cours d'une conférence de presse que la situation devrait revenir à la normale à partir d'aujourd'hui. On veut bien y croire mais jusqu'ici les désillusions l'ont emporté sur les beaux discours.
Ce n'est pas le premier discours promoteur entendu. L'éclaircie ne dure que deux jours et on retombe dans l'ère de l'obscurantisme. Il ne faut pas jouer avec la magnanimité des abonnés lesquels commencent à manifester dans la rue. Tout le monde sait que les projets annoncés comme solution n'appartiennent pas à la Jirama.
Or tant que la Jirama dépend des fournisseurs et prestataires privés, se trouve réduit au rôle d'un client avant d'être un distributeur, la situation n'évoluera pas. Il faut qu'elle sorte de l'étau de cet engrenage qui l'étouffe depuis presque trente ans. Il faut avoir le courage politique de le faire quitte à causer des mécontents. L'équation à zéro inconnue est simple. Soit on continue à nourrir les prestataires, soit on se tourne vers la population.