En dépit de l'appel lancé par les pouvoirs publics, beaucoup semblent encore réticents à hisser le drapeau national sur leurs maisons, à la veille de la célébration de la fête nationale du 26 juin.
Faible engouement. Une semaine est passée depuis le coup d'envoi officiel des festivités de l'Indépendance. Très peu des habitants d'Antananarivo ont hissé le drapeau, depuis. On voit rarement de maisons décorées avec le vert, blanc, rouge, à Antohomadinika, aux 67 Ha, à Andavamamba, à Ampefiloha, à Faravohitra, à Ankadivato, à Ankadifotsy, à Andravoahangy, à Androndra.
Des sensibilisations ont été pourtant, faites, au niveau des quartiers. À l'aide d'un mégaphone, les responsables du fokontany à Andavamamba-Anjezika, ont encouragé et incité la population à arborer un drapeau à leur foyer pour célébrer la fête nationale. Sans grand résultat. Elidah, une mère de famille dans ce fokontany, n'a pas encore accroché le drapeau. « Il n'y a pas de raison particulière.
Disons que nous l'avons oublié, car nous sommes débordés par le quotidien. Mais nous allons le mettre », nous répond cette mère de famille, hier. Certains se justifient par l'usure de leur drapeau. D'autres affichent sans détour leur indifférence. « Je pense qu'avec le contexte actuel, on ne peut plus être fier d'être Malgache. Puis, cela changera quoi, si on le lève ou pas », livre Pierre Ramarosandratana, un habitant d'Ambodin' Isotry.
Autres priorités
Cette abstention du lever de drapeau gagne du terrain ces dernières années, d'après les observations de Lanto Ratsida, sociologue. « Cela prouve que la valeur symbolique du drapeau baisse chez les citoyens. Notamment, chez les habitants des grandes villes. Ils ont d'autres priorités. Dans la campagne, la Fête nationale est encore d'une importance particulière », explique-t-il. Si on arrive à ce stade, ce serait à cause de l'éducation.
Pour renverser cette situation, le sociologue propose le renforcement de l'éducation sur le lever de drapeau, aussi bien à l'école, dans la communauté, que sur les lieux de travail. « C'est un travail de longue haleine. », note-t-il.