Cameroun: Chantier naval - La Police disperse les grévistes à coup de canon à eau

Douala, Cameroon en 2019 ( photo).

Les employés qui observent un arrêt de travail depuis le 23 mai ont été chassés du siège de l'entreprise par une escouade de forces de maintien de l'ordre.

Les employés du Chantier naval et industriel du Cameroun (CNIC) ont eu maille à partir avec les forces de maintien de l'Ordre (FMO) hier à Douala. Alors qu'ils observaient un mouvement de grève devant l'entrée principale de cette entreprise à Douala, ils ont été sommés de quitter les lieux par plusieurs dizaines d'éléments de la police arrivés, mercredi, 07 juin 2023 aux environs de 9h.

Sur les vidéos prises par les employés, on peut voir les camions antiémeutes, et les camions munis de canon à eau de la police pulvériser les grévistes. Des grévistes, mécontents, crachent leur colère.

« Tuez-nous. On manifeste pacifiquement devant l'entreprise qui nous emploie et à qui nous réclamons nos droits, la police vient nous violenter. On ne peut donc plus réclamer ses droits dans notre pays?», s'offusque un employé.

Certaines vidéos laissent également entendre un échange entre un commissaire de police et les employés mécontents. « Vous avez grevé. Vous avez posé vos problèmes, on les a compris. Maintenant, vous pouvez partir », lance le fonctionnaire de police aux manifestants qui entendent poursuivre leur grève.

D'après les grévistes, il a fallu près d'une heure pour les disperser de la direction générale de l'entreprise basée à Douala. Ces derniers déplorent l'absence de dialogue de l'administration du CNIC qui, disent-ils, n'a initié aucun dialogue pour appeler les travailleurs de cette entreprise à un retour au calme.

« Depuis le début de cette grève, le directeur général n'a pas été à notre écoute. Nous revendiquons pourtant nos droits. Et alors qu'on s'attend à un début de solution, c'est la police qui vient nous disperser », lance un gréviste.

Les revendications des grévistes sont contenues dans la correspondance portant en objet : « Préavis de grève» et adressée au directeur général du CNIC le 15 mai 2023. Dans ladite correspondance, les syndicats représentés au CNIC et partenaires sociaux exigeaient le paiement intégral dans un délai de 7 jours calendaires de leurs principales revendications. Huit (08) au total.

Ce sont notamment le paiement des salaires des mois de février, mars, avril 2023, et du 13ème mois 2022 avant l'expiration du préavis ; le paiement des arriérés de prime de salissure-technicité et risques dotées par le conseil d'administration depuis juillet 2021 ; le paiement de l'arbre de noël 2021 ; le paiement des frais de couture du 1er mai 2021 qui d'élève à 5000Fcfa par agent ; le paiement des allocations des médailles d'honneur et de travail depuis plus de 12 ans ; et des allocations familiales par la Cnps du faut du non reversement des retenus à la source par le CNIC.

Ces travailleurs souhaitent également voir régularisé l'absence de l'assurance maladie ; et l'absence des festivités relatives à la fête du travail 2023. La manifestation n'a pas seulement eu lieu à Douala.

A Yaoundé, plus grévistes ont exprimé leur ras-le-bol hier devant les services du Premier ministre. Joseph Dion Ngute étant absent puisqu'il prend part à l'Africa CEO Forum à Abidjan, en Côte d'ivoire, les manifestants munis de pancartes ne vont pas s'attarder sur le site.

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