Cameroun: Affaire RTC/Congelcam - Comment l'inspection sanitaire a créée la discorde

Le premier semble peu favorable à la demande d'inspection sanitaire du second qui conditionne l'enlèvement de ces 665 conteneurs frigorifiques de conteneurs de poissons bloqués au port de Douala depuis deux mois.

Après les accusations dont elle a fait l'objet, la désignant responsable de la congestion de l'espace portuaire de la Régie du terminal à conteneur du Port de Douala, c'est autour de la société Congèle du Cameroun (CONGELCAM) de rejeter le tort sur la Régie du terminal à Conteneur.

Selon le principal importateur de produits halieutiques au Cameroun, c'est la RTC qui est responsable du blocus des 665 conteneurs frigorifiques de poissons en souffrance sur la place portuaire de Douala depuis deux mois. En effet, le maître mot de cette discorde entre CONGELCAM et la RTC est l'inspection sanitaire qu'exige le premier.

Et dont ne serait pas favorable la RTC qui exige pour sa part, l'enlèvement immédiat desdits conteneurs. Des conteneurs sur lesquels l'importateur émet de sérieux doutes sur leur qualité.

Face à la presse lundi 5 juin dernier à Douala, le groupe Congèle du Cameroun représenté par son directeur général adjoint, Désiré Tchoumtchoua et ses conseils ont réitéré leurs exigences à savoir que soit faite l'inspection sanitaire qui permettra de déterminer la qualité de ces conteneurs.

Selon l'entreprise importatrice, sa demande est loin d'être une faveur à elle faite. « L'inspection n'est pas une faveur. C'est l'inspection qui devrait établir les responsabilités en cas de putréfaction.

Ce n'est donc pas CONGELCAM qui bloque ses conteneurs au port pour empêcher les autres importateurs d'importer comme nous l'avons lu dans certains tabloïds, ce sont les fonctionnaires de la RTC qui ne veulent pas que CONGELCAM fasse l'inspection pour pouvoir séparer les bons conteneurs de ceux qui ne le seraient pas », argue Honorable Dr, Me Fotso Fostine.

La demande de CONGELCAM fait suite aux nombreux conteneurs avariés enregistrés depuis le début de l'année. Les premiers conteneurs avariés ont été enregistrés en février dernier, (deux conteneurs qui seront détruits et dont les images avaient fait le tour des réseaux sociaux) ; alors que l'entreprise croyait être confrontée à un cas isolé, grande sera sa surprise d'enregistrer quatre autres conteneurs dans un état de dégradation avancée au mois de mars.

La courbe des températures initiales en baisse

Dès lors, des cas de conteneurs avariés vont se multiplier portant ainsi à une vingtaine déjà enregistrés informe-t-on. Ce qui a obligé les responsables de cette entreprise « à bloquer le processus de sortie des conteneurs et exiger que soit faite une inspection sanitaire sur l'ensemble des conteneurs », fait savoir Emmanuel Djoumessi, directeur général Citma.

Ce qui a contraint l'entreprise à bloquer le processus de sortie des conteneurs vers la mi-avril. Cherchant à savoir les raisons de ces multiples avaries, les investigations, indique l'entreprise ont amené « à découvrir que plusieurs conteneurs restaient des jours, voire des semaines, non branchés sur des prises.

Faisant baisser drastiquement la courbe des températures initiales et entrainant la rupture de la chaine de froid, le poisson étant une denrée extrêmement périssable », argue Flavien Kankeu, chef service de la communication à CONGELCAM.

Dès lors, l'entreprise conditionne la sortie des 665 autres conteneurs querellés par une inspection sanitaire. Quant aux alertes données par la RTC dès le mois de mai, sur la congestion du terminal, CONGELCAM dit avoir plusieurs propositions qui ont été rejetées à la RTC.

Notamment la mise à disposition des groupes électrogènes pour assurer le branchement régulier de ses conteneurs ; mis à disposition de ses ingénieurs pour veiller au bon fonctionnement. L'entreprise se présente comme la principale victime de cette crise et évalue le préjudice causé à près de 25 milliards Fcfa.

Toutefois, elle rassure les consommateurs sur la disponibilité des produits halieutiques sur le marché. Près de 300 conteneurs ont été sortis sous palans depuis le début cette crise, indique-t-on.

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