Sénégal: Restriction de l'Internet - L'UNACOIS-Jappo chiffre les pertes à 25 milliards FCFA par jour

(APS) - Le secrétaire exécutif de l'Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS-Jappo), Ousmane Sy Ndiaye, a estimé, mercredi, à 25 milliards de francs CFA les pertes journalières subies par le secteur privé à cause de la mesure de restriction de l'internet par données mobiles prise par l'Etat sénégalais.

"Nous avons convenu avec le secteur privé formel d'une évaluation d'ensemble qui a laissé voir qu'au minimum, il y a des pertes qui sont évaluées à 25 milliards par jour", a-t-il dit dans un entretien avec l'APS.

Selon lui, ces chiffres ne prennent pas en compte les transactions qui avaient été engagées par le secteur bancaire et qui, malheureusement, se sont soldées par des arrêts et des annulations.

"Il y a eu des engagements également que les entrepreneurs, comme les industriels, les importateurs avaient pris avant la mesure de restriction vis-à-vis de leurs partenaires. Malheureusement, ils ont été également fortement impactés", a-t-il déploré. Le secteur privé a été fortement impacté et perturbé par ces mesures de restrictions prises par le gouvernement, a insisté M. Ndiaye.

Mais il n'en considère pas moins que cette mesure était un "mal nécessaire" pour retrouver la stabilité face aux "messages haineux" constatés sur internet, notamment sur les réseaux sociaux.

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"C'était probablement un mal nécessaire face à l'enjeu de retrouver la paix et la stabilité, de faire cesser les violences, d'arrêter justement la tuerie. Je pense qu'on ne devait pas lésiner sur les moyens", a-t-il avancé.

Ousmane Sy Ndiaye a estimé qu'il était temps pour le Sénégal de s'interroger sur sa capacité "à s'autoréguler sur un domaine [...] de dépendance absolue". Les entrepreneurs, le secteur privé notamment et les populations ne peuvent plus se passer du numérique, a-t-il rappelé.

Il a déclaré que les acteurs du secteur privé ont pris des engagements qui n'ont pas été matérialisés à cause de cette mesure.

"Le numérique fait éclater les frontières et fait en sorte que le monde entier soit en mesure de pouvoir échanger en temps réel dans tous domaines, dans le domaine financier, dans le domaine logistique", a-t-il expliqué.

Les mesures restrictives ont fortement impacté les transactions des Sénégalais de la diaspora pour lesquelles une évaluation devra être faite. "C'était un coup dur mais fort heureusement (...) la mesure n'a pas perduré, elle a été levée et il faut faire en sorte que cette relance que nous cherchons à amorcer par le dialogue, par les échanges mais par la tolérance également puisse être possible", a-t-il souligné.

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