Sénégal: Tabaski - L'Etat prié d'assister les importateurs et les consommateurs

Dakar — L'Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS-Jappo) suggère aux pouvoirs publics sénégalais d'assister les importateurs ayant subi des dommages matériels ou financiers à cause des récentes violences, pour éviter surtout un renchérissement des prix des marchandises à l'approche de la Tabaski.

Certaines entreprises privées ayant "connu des préjudices matériels extrêmement importants, il va falloir que l'Etat les soutienne", a d'abord souligné le secrétaire exécutif de l'Unacois-Jappo, Ousmane Sy Ndiaye, dans une interview avec l'APS.

"Les dernières commandes faites pour la Tabaski [...] sont encore bloquées au port, si bien que les frais supplémentaires de [...] magasinage et de prestation portuaire vont se répercuter sur les prix des marchandises", a argué M. Ndiaye.

Il s'agit, selon lui, de produits horticoles, de tissus et d'intrants de la couture, les produits de mercerie, par exemple, dont la demande augmente fortement à l'approche de la fête musulmane de Tabaski (Aïd al-Adha), prévue vers la fin de ce mois.

"Pour le secteur privé, il va falloir d'abord faire en sorte que les conditions d'une Tabaski dans la paix [...] soient retrouvées. Il faut ensuite voir comment on peut accompagner toutes les entreprises, qu'elles soient formelles ou informelles, qui ont été impactées par cette situation", a dit le secrétaire exécutif de l'UNACOIS-Jappo.

A cause des pillages, certaines entreprises privées auront nécessairement besoin d"'un minimum de soutien matériel et financier" pour sortir des difficultés, a plaidé Ousmane Sy Ndiaye.

"Dans certains secteurs comme l'importation, durant ces trois jours, toutes les compagnies maritimes avaient fermé leurs portes. Aucune transaction, aucune opération de dédouanement, de débarquement ou de sortie de marchandises n'ont pu se tenir au port de Dakar", a-t-il déclaré.

La suspension de l'activité des compagnies maritimes "va se traduire par une situation de congestion, qu'on va encore revivre au port de Dakar. Les situations de congestion créent de la surenchère sur la structure des prix parce que les bateaux ne pouvant plus accéder au quai du port, ils sont obligés d'observer des moments d'attente souvent très longs", a expliqué Ousmane Sy Ndiaye.

Selon lui, la suspension des opérations de dédouanement et de débarquement des marchandises "renchérit les coûts" en engendrant des pénalités à payer par les importateurs.

"Le risque est gros. Le risque est là. Le marché était relativement assez bien approvisionné mais les dernières commandes faites pour la Tabaski [...] sont encore bloqués au port, si bien que les frais supplémentaires de [...] magasinage et de prestation portuaire vont se répercuter sur les prix des marchandises", a prédit l'opérateur économique.

"Il risque d'y avoir quelques soucis"

Si les frais de leurs opérations augmentent, "la logique voudrait qu'ils se répercutent sur les prix [...] Nous connaissons également les limites financières des consommateurs", a-t-il poursuivi.

"Ça risque d'être très lourd à supporter pour les populations [...] Il va falloir, avec l'aide de l'Etat, que l'on fasse en sorte que les prix ne soient pas hors de portée des consommateurs par renchérissement", a suggéré M. Ndiaye. "Le marché [...] est menacé. La Tabaski est généralement une période de grande consommation. C'est [...] la plus grande fête du pays, qui mobilise presque tous les consommateurs", a t-il relevé.

"Il risque d'y avoir quelques soucis" pour l'approvisionnement en marchandises, a-t-il prévenu, ajoutant : "Nous tenterons de les limiter."

Les violences consécutives à la suite de la condamnation de l'opposant et maire de Ziguinchor (sud), Ousmane Sonko, à deux ans de prison pour "corruption de la jeunesse" ont fait 16 morts, des centaines de blessés et d'importants dégâts matériels, selon le ministère de l'Intérieur.

De nombreux biens publics ou privés ont été saccagés ou incendiés lors de ces violences survenues du jeudi 1er au samedi 3 juin.

Selon ses avocats, la peine requise est susceptible d'empêcher M. Sonko de se présenter à l'élection présidentielle de 2024, à laquelle il s'est déclaré candidat.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.