Rebondissement dans l'affaire Cheikh Hadjibou Soumaré, placé sous contrôle judiciaire, au mois de mars dernier, dans l'affaire des «7,9 milliards remis à Marine Le Pen» par le chef de l'Etat.
L'ancien Premier ministre du Sénégal était convoqué hier, mercredi 07 juin 2023, devant le juge du troisième cabinet d'instruction du Tribunal de Dakar. Au sortir de son face à face avec le juge d'instruction, l'ancien Premier ministre, Cheikh Hadjibou Soumaré a lancé un message au chef au président de la République, Macky Sall, lui demandant de déclarer ouvertement qu'il n'est pas candidat à la prochaine présidentielle, et à la classe politique.
«N'écoutez pas ceux qui divisent. N'écoutez pas les va-t-en-guerre. Vous êtes le président de tous les Sénégalais. Soyez celui qui rassemble. Méfiez-vous des gens qui ont traversé tous les pouvoirs et qui sont en train de vous dire des choses qui sont inexactes. Soyez courageux et dites que vous n'êtes pas candidat à la Présidentielle et je suis persuadé qu'il n'y aura plus de jeunes morts», a-t-il martelé. L'ancien premier ministre de Me Abdoulaye Wade a toutefois refusé de se prononcer sur le fond du dossier. «Nous sommes en procédure judiciaire, je suis sous contrôle judiciaire et vous savez les astreintes du contrôle judiciaire», a fait savoir M. Soumaré
Dans une correspondance, M. Soumaré avait posé 4 questions au président Sall, parmi lesquelles celle-ci : «avez-vous donné récemment de l'argent à une personnalité politique française ? Dans l'affirmative, est-ce un montant de 12 millions d'euros, soit 7,9 milliards argent d'un pays catalogué Pays Pauvre Très Endetté».
En réponse à ladite lettre, le gouvernement, par la voix de son porte-parole, Abdou Karim Fofana, avait rejeté et condamné «fermement de telles insinuations, lâches et sans fondement, qui témoignent manifestement d'une volonté maléfique de jeter le discrédit sur la personne du Président de la République, porter atteinte à l'Institution qu'il incarne et nuire aux relations entre le Sénégal et une puissance étrangère». Par la suite, le président du mouvement «Démocratie et République» avait été convoqué, puis déféré au Parquet en mars dernier, avant d'être placé sous contrôle judiciaire.