Ile Maurice: Polémique autour d'un projet Immobilier - Des entreprises proposent un poumon vert à Roches-Noires

Et si au lieu de laisser les 358 hectares privés à des promoteurs, on en faisait un parc naturel, tout en encourageant des projets d'économie verte et bleue ? Telle est l'idée d'un collectif qui a présenté son projet à l'administrateur du terrain, actuellement détenu par deux banques.

L'affaire suscite la polémique depuis plusieurs semaines... même années. D'un côté : les écolos qui crient au massacre et de l'autre, des habitants qui réclament des développements dans la région. Cette fois, c'est un groupe d'entreprises mauriciennes qui s'est réuni pour présenter une alternative au développement immobilier envisagé dans la zone humide de Roches-Noires.

Leur proposition : établir un parc naturel accessible à tous, en collaboration avec les communautés locales, les ONG et les associations de protection de l'environnement. Rassemblées au sein d'un collectif, ces entreprises sont prêtes à mobiliser des ressources financières et des compétences pour préserver ce site écologiquement sensible, tout en encourageant des projets d'économie verte et bleue qui favoriseront le développement de Roches-Noires et de ses habitants.

Il faut savoir que ce sont les groupes Eclosia, IBL, Currimjee et Scott qui sont à l'origine de cette proposition. D'autres acteurs économiques et associatifs se sont également montrés enthousiastes et prévoient de rejoindre le collectif. Selon les partenaires, il s'agit d'un projet inclusif et citoyen, aligné sur les objectifs nationaux de protection et de conservation de la biodiversité locale. Ce poumon vert pourrait être connecté à d'autres espaces naturels et parcs de l'île.

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L'objectif principal est de concilier la préservation du patrimoine environnemental avec le développement de la région. Parmi les projets envisagés par le collectif, il y a la création de sentiers de promenade et d'éducation permettant aux visiteurs de découvrir l'une des plus grandes zones humides des Mascareignes, accompagnés de guides formés. Un incubateur sera également mis en place pour soutenir les start-up engagées dans l'innovation environnementale. De plus, un centre de recherche-développement devrait attirer des étudiants intéressés par la biodiversité du site.

Des activités économiques en lien avec ces projets et favorisant le développement du village seront facilitées, assurent les principaux concernés. Par ailleurs, le collectif s'engage à préserver ce terrain privé de 358 hectares. Au cours des dix dernières années, plusieurs consortiums et entreprises ont déposé des demandes pour y développer des projets immobiliers, sans succès. Actuellement, les actifs de la société Roches Noires Resort and Residence Ltd sont détenus par les banques BPCE et ABSA, qui ont nommé Twaleb Butonkee, du cabinet Deloitte, en tant qu'administrateur. Le collectif a déjà exprimé son intérêt à reprendre le site auprès de ces institutions.

Rappelons que le site comprend une zone écologiquement sensible de première catégorie désignée par le ministère de l'Environnement, ainsi que d'autres zones humides de tailles diverses, des barachois et des mangroves. Les zones humides jouent un rôle essentiel dans la gestion des eaux pluviales et la filtration de celles-ci. Les mangroves, quant à elles, constituent des puits de carbone bleu et sont cruciales pour l'atténuation du changement climatique. Elles font partie des écosystèmes les plus efficaces pour absorber les émissions de gaz à effet de serre. Les racines des mangroves favorisent la reproduction de nombreuses espèces, protègent le littoral et agissent comme des filtres naturels. Par ailleurs, ce site présente un intérêt géologique majeur.

Le collectif compte dès lors mettre en place une structure de reprise pour assurer la durabilité du projet et la restauration à long terme de la faune et de la flore de ce site, dans l'intérêt des générations futures, assure-t-il. Les acteurs impliqués dans ce projet se disent déterminés à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement, les autorités locales, les ONG et les habitants de Roches-Noires et de la région afin de concrétiser cette initiative.

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