Au Soudan, près de huit semaines après le début des hostilités, les combats continuent entre les forces armées du Général al-Burhan et les Forces de soutien rapide du Général Hemedti. Les habitants restés à Khartoum sont cloitrés chez eux. Parmi eux, plusieurs centaines de réfugiés n'ont nulle part où aller. L'un d'entre eux, le Congolais Aboubakar Issa Tabain, qui avait témoigné sur RFI, est décédé le 4 juin dernier.
Aboubakar Issa Tabain témoignait sur RFI fin avril de son désespoir ainsi que de celui de tous les réfugiés coincés dans la capitale soudanaise, et n'ayant nulle part où fuir les combats qui ont éclaté dans le pays le 15 avril 2023.
Ce ressortissant congolais, originaire de Kisangani, était depuis plus de dix ans au Soudan avec sa famille et souhaitait quitter le pays.
Il faisait partie d'un groupe de réfugiés, principalement des Congolais, déplacés à plusieurs reprises dans la capitale et qui avait fini par s'installer dans des containers abandonnés sur un terrain vague dans le sud de Khartoum, près d'une université, qu'on appelle l'Université internationale d'Afrique, où ils y habitaient depuis plus d'un an.
Le 4 juin dans l'après-midi, vers 15/16h, l'armée soudanais a bombardé une position des Forces de soutien rapide (FSR) à proximité de leurs camps. Onze personnes sont décédées, dont Aboubakar Issa Tabain.
Il avait déjà perdu sa femme malade
Il avait déjà perdu sa femme malade il y a quelques mois. Ses enfants - au nombre de 6 ou 7 - ont, d'après nos informations, survécu au bombardement. Certains d'entre eux ont depuis quitté ce camp avec une autre famille congolaise et se trouvent actuellement dans la ville de Wad Madani.
Selon un Congolais, présent dimanche lors du bombardement, la plupart des réfugiés qui se trouvaient dans ce camp de fortune ont quitté les lieux.
Il en reste encore beaucoup, des Congolais, Centrafricains, Erythréens, coincés dans la ville par ce conflit.