Afrique Centrale: Nord-Kivu - Plus de 630 enfants séparés par la MONUSCO des nouvelles recrues des FARDC en six mois

communiqué de presse

« Recruter les enfants dans l'armée avant l'âge de la majorité, c'est les priver de leur droit à l'éducation ».

Depuis décembre 2022, l'Armée et la Police ont lancé des campagnes de recrutement pour renforcer leurs effectifs et faire face à l'insécurité qui sévit dans certaines provinces de la République Démocratique du Congo.

La MONUSCO accompagne ces opérations, notamment en organisant des screening, c'est à dire des processus de vérification, d'identification et de sélection des candidats nouvelles recrues pour éviter que des enfants de moins de 17 ans ne puissent être recrutés au sein de l'armée et de la police nationale congolaise.

C'est dans ce cadre que le 7 juin 2023, l'équipe de la section Protection de l'Enfant de la MONUSCO a séparé du processus de recrutement au sein des FARDC à Beni dans le Grand Nord-Kivu, neuf nouveaux enfants (mineurs) dont une fille.

C'était à l'occasion d'un screening au camp militaire de Mambango, situé à une douzaine de Km du centre-ville de Beni.

Après leur séparation, ces 9 enfants dont l'âge varie entre 14 à 17 ans vont être réunifiés avec leurs familles. « Mais en attendant, nous allons les référer à l'UNICEF à travers ses représentants ici à Beni, pour assurer leur accompagnement », indique-t-on à la MONUSCO.

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Ces opérations de screening ou de vérification ont pour objectif d'aider à faire respecter l'engagement du gouvernement congolais à ne plus recruter des enfants au sein des Forces armées congolaises et de la Police.

Entre décembre 2022 et juin 2023, au total dans la province du Nord-Kivu, 642 enfants dont 27 filles ont déjà été séparés par la MONUSCO de ces nouvelles recrues.

Soixante enfants (dont 7 filles) sur les 642 concernent la région Grand Nord-Kivu (qui regroupe Lubero, Butembo, la ville et le territoire de Beni).

Donner une chance aux enfants d'aller à l'école

Bernard Okanda de la Section Protection de l'Enfant de la MONUSCO à Beni a expliqué au cours de cette opération que cette action vise plusieurs autres objectifs. D'abord promouvoir les droits de l'enfant. « Les FARDC ont besoin de l'expertise de la MONUSCO en matière d'évaluation de l'âge des nouvelles recrues. Avec nos amis de l'UNICEF à travers ses partenaires, nous parvenons à déceler l'âge réel des candidats aux fonctions de policier et de militaire », explique-t-il.

Mais comment se fait ce travail de screening ? Monsieur Okanda explique que « cela se passe par un entretien qui consiste à faire des recoupements par rapport à la lignée biologique, aux évènements historiques et aux faits sociaux, culturels, économiques, etc. La marge d'erreur est très faible, de l'ordre de 0.5% », affirme-t-il.

Tout en ajoutant que « même les médecins recourent souvent à nos méthodes qui sont plus fiables ».

Un autre avantage de ce processus d'identification et évaluation de l'âge des nouvelles recrues, est d'éviter à ces enfants qui pourraient rejoindre précocement l'armée ou la police, des préjudices physiques, du fait de leur jeune âge (moins de 18 ans) et de certains exercices physiques pendant la formation.

Mais c'est surtout « pour leur permettre d'obtenir au moins le diplôme de fin d'études secondaires ou diplôme d'Etat », affirme Bernard Okanda. Car, « les prendre avant l'âge de la majorité, c'est les priver de leur droit à l'éducation », rappelle-t-il.

Respect des engagements

Pour l'armée congolaise, cet exercice qui se déroule en toute transparence, est une preuve du respect des engagements pris par l'Etat congolais à ne pas recruter des enfants en son sein.

« Aujourd'hui, les FARDC ne peuvent pas recruter des mineurs. Ce screening prouve que le gouvernement congolais en général et en particulier les FARDC continuent à respecter les accords signés avec la MONUSCO et toutes ces ONG de la protection de l'Enfant », déclare le colonel Faustin Ndakala, directeur chargé de l'information, sélection et orientation à la 34ème région militaire des FARDC.

On ne le dira jamais assez : la place d'un enfant est à l'école ou dans sa famille, et non dans une armée ou une milice, a conclu cet officier de l'armée congolaise.

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