Au Somaliland, la bataille pour le contrôle de la ville disputée de Las Anod est désormais diplomatique. Depuis le début de l'année, les forces somalilandaises affrontent des milices claniques locales, qui rejettent la tutelle de l'État autoproclamé sur la région frontalière de l'État somalien du Puntland. Si les derniers échanges de tirs sur le terrain date du 18 mai, un communiqué de presse publié mercredi 7 juin à New York par le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé aux forces armées du Somaliland de « se retirer ».
Le communiqué de la présidence émiratie du Conseil de sécurité est clair. Il « réaffirme son respect plein et entier de la souveraineté, l'intégrité territoriale, l'indépendance politique et l'unité de la Somalie », autant dire le refus de l'indépendance du Somaliland. Il appelle les belligérants au cessez-le-feu et au dialogue. Et il demande aussi au Somaliland, que le Conseil écrit d'ailleurs entre guillemets, de « retirer » ses « forces de sécurité », sans préciser toutefois s'il évoque la ville de Las Anod elle-même ou sa région, le Sool, revendiqué par les forces locales avec le soutien du Puntland voisin.
Ce que n'a pas manqué de noter le gouvernement du Somaliland. Dans une réaction publiée jeudi, il a rappelé que ses forces s'étaient déjà retirées de Las Anod en février et maintiennent désormais « une position défensive » hors de la cité. Il a rappelé également qu'à ses yeux, elles y affrontent non seulement des miliciens locaux, mais aussi les jihadistes shebab, qui selon lui « utilisent les allégeances claniques » comme « couverture », selon lui.
Le comité gouvernant Las Anod, lui, a salué le « pas en avant significatif » du Conseil de sécurité, bien sûr. De même que le président somalien Hassan Sheikh Mohamoud, qui d'ailleurs mercredi a reçu avec les honneurs, à la Villa Somalia, les leaders de la ville insurgée.