Accalmie dans le secteur de Wour dans la province du Tibesti, après une semaine de combats entre l'armée tchadienne et les rebelles du Front de la nation pour la démocratie et la justice, le FNDJT. L'armée, qui avait amassé des renforts dans cette zone de l'extrême nord, a lancé son offensif fin mai. Aujourd'hui, les deux camps donnent des bilans et une issue contradictoires
Après sept jours d'affrontements dans les massifs du Tibesti, c'est « mission accomplie » selon l'armée. L'ennemi a été totalement vaincu, explique le ministre tchadien de la Défense. Il assure que seul le chef rebelle Allatchi Ali, alias Koukoula en a réchappé.
« La situation est calme, maîtrisée. L'ennemi est déjà en totalité maîtrisé, explique le général Daouad Yaya Brahim. On a fait des vrais ratissages, on a pris tous les véhicules et tous les prisonniers, sauf leur chef qui a pu s'évader à pied vers la Libye. »
« Un bilan définitif » établi par l'armée fait état de 23 rebelles tués, d'autres faits prisonniers ainsi que du matériel de guerre saisi, tout en reconnaissant huit blessés dans ses rangs.
C'est un tout autre son de cloche que l'on entend du côté des rebelles du Front de la nation pour la démocratie et la justice, même s'ils reconnaissent avoir subi un revers militaire ce dimanche. Youssouf Tolli est le coordinateur adjoint du FNDJT.
« Des fois, on perd, des fois, on gagne. Les 2 et 3, c'est nous qui leur avons infligé une défaite. Et le 4 ils ont battu (des combattants) de nos rangs en patrouille et ils vont dire qu'ils ont rasé la zone. Ils sont bel et bien dans les massifs du Tibesti. Nous nous préparons à toutes velléités de leurs parts. »
Les rebelles du FNDJT donnent de leur côté un bilan de 15 militaires tués, dont deux officiers généraux dans les rangs de l'armée. Ils auraient perdu de leur côté cinq combattants alors que sept autres ont été capturés, mais impossible de confirmer dans un sens ou l'autre.