Redonner au Saint-Louis basket club (Slbc) sa place dans l'écosystème du basket national et résoudre le problème de financement qui freine ses grandes ambitions, tels sont les défis du nouveau président du club nordiste. Samba Diop, élu le 9 mai dernier, compte les relever avec le soutien du bureau, mais aussi de tous les membres et sympathisants du club. La mère des batailles reste, selon lui, les infrastructures.
Après Me Alioune Badara Cissé, Cheikh Sourang, Baïla Wane, Pape Jean Sèye, Baba Tandian, il revient désormais à Samba Diop de présider aux destinées du Saint-Louis Basket Club (Slbc) pour les quatre prochaines années. Un vrai challenge pour le nouveau président du club nordiste, qui sait qu'il a du pain sur la planche, parce que convaincu, depuis le 9 mai dernier, que l'équipe doit maintenir haut le flambeau et renouer avec son glorieux passé, malgré la traversée du désert qu'il connaît depuis quelques années.
Créé en octobre 1997, le Slbc est très vite entré dans le cercle restreint des équipes qui font la fierté de cette belle discipline qui a valu au Sénégal beaucoup de satisfactions. En effet, le Slbc, chez les filles, avait fini d'asseoir son hégémonie sur le basket sénégalais, entre 2007 et 2019. Durant cette période, les Saint-Louisiennes ont été championnes du Sénégal à 5 reprises (2008, 2010, 2011, 2016 et 2018) et remporté autant de fois la coupe nationale (2008, 2011, 2012, 2013 et 2014) ; elles ont été aussi deux fois vainqueur du Trophée des champions (2013 et 2014). Les garçons n'ont guère fait autant, n'ayant remporté qu'un trophée national en 2018. Aujourd'hui, le club connaît une traversée du désert et l'objectif du nouveau président est de redonner au club sa « vraie » place dans l'écosystème du basket national. Ce qui n'est pas une mince affaire, reconnaît Samba Diop.
Le casse-tête du sponsoring
Il est clair, selon Samba Diop, que le basket sénégalais ne peut pas se faire sans le Slbc qui est une école, un vivier de talents, qui a vu éclore beaucoup de joueuses. Cependant, regrette-t-il, les grandes ambitions du club se heurtent à un manque criant de moyens. « Ça se comprend également parce que le Slbc, ce n'est pas comme le Duc, l'Asc Ville de Dakar ou la Douane qui sont soutenus par des institutions », admet-il. Et, depuis sa création, le club a toujours fonctionné grâce à des dons, des subventions et des prêts. Ce qui, selon le nouveau président, ne fait pas honneur au Slbc, quintuple champion du Sénégal. Jouer les grands rôles dans l'élite nécessite, de l'avis de Samba Diop, de gros moyens et, le Slbc est loin d'en disposer. Hormis la subvention de la municipalité et l'accompagnement de quelques bonnes volontés, le club n'a pas les moyens de sa politique.
C'est ce qui explique d'ailleurs que, pour le nouveau bureau, « c'est la première fois qu'un membre du comité directeur paie un droit d'entrée ». Le sponsoring, ou le mécénat, pense Samba Diop, devrait pouvoir aider le club à se prendre en charge financièrement. Selon lui, Saint-Louis est riche de sociétés et d'entreprises qui devront apporter leur contribution pour le développement du sport, de même que les autorités au niveau local dont le soutien doit être conséquent pour éviter au club d'avoir à être trop dépendant. « Au regard de tout ce qu'il a fait dans le basket sénégalais, le club mérite un meilleur investissement. C'est pourquoi nous ferons de la recherche de sponsors, au niveau de la région et au niveau national, notre cheval de bataille », assure-t-il.
L'équation des infrastructures
Pour le développement du sport, des infrastructures modernes sont nécessaires. C'est ce qu'a compris le Chef de l'État, Macky Sall, qui, selon lui, n'a pas caché sa volonté de faire du Sénégal une nation sportive de premier plan avec des infrastructures modernes. Avec l'Arène nationale, le Dakar Arena, le Stade Abdoulaye Wade, la réhabilitation de Léopold Sédar Senghor, Demba Diop et de certains stades régionaux, beaucoup d'efforts ont été consentis, selon le président du Slbc, pour doter le Sénégal de véritables complexes sportifs ultramodernes et multifonctionnels. Avec l'organisation des Jeux olympiques de la jeunesse (Joj) prévus en 2026, le Sénégal est en train de renforcer son capital infrastructures. Ainsi, a rappelé Samba Diop, une enveloppe de 2 milliards de FCfa est prévue pour la réhabilitation complète du stadium Marius Ndiaye. Dans cette même dynamique, a fait savoir le président du Slbc, Saint-Louis, en tant que ville de basket, ne devrait pas être en reste. « Nous méritons une cure sur le plan des infrastructures sportives, le basket surtout ». Cette discipline, souligne-t-il, ne dispose que d'un terrain, à savoir le stadium Joseph Gaye. Cette installation vétuste ne répond pas aux standards internationaux, selon Samba Diop. « Saint-Louis, où la pratique du basket-ball est une tradition bien ancrée dans les moeurs sportives, mérite un temple de basket digne de son rang, ultramoderne qui permette aux pratiquants de s'épanouir pleinement et aussi d'accueillir de grandes compétitions », indique-t-il. Selon lui, Saint-Louis le mérite et il s'est dit prêt à porter le plaidoyer auprès du Chef de l'État, Macky Sall, pour que ce problème d'infrastructures ne soit plus un handicap pour Saint-Louis qui a toujours été le porte-étendard du basket sénégalais.
Plus de quatre ans après son dernier sacre, le Slbc est en quête de nouveau souffle. Au-delà du déficit de moyens et de logistiques, le manque d'infrastructures constitue aussi un frein aux ambitions du club. Samba Diop et son équipe sonnent la mobilisation pour faire du Slbc un miroir du basket dont pourraient s'inspirer tous les autres clubs du pays. Mais, cela passe par l'implication des Saint-Louisiennes et Saint-Louisiens de tous bords.