Congo-Brazzaville: Danse contemporaine - Delavallet veut lutter contre la fuite des talents

Entre bruissements de feuilles, chants d'oiseaux et échanges des pensionnaires en résidence, l'on est à Kombé, à 17 km de Brazzaville, notamment au Centre de développement chorégraphique nommé Espace Baning'art, premier lieu indépendant dédié à la création chorégraphique au Congo. Delavallet Bidiefono, artiste majeur de la danse contemporaine congolaise et directeur artistique de ce centre, y était récemment en résidence.

De retour à Brazzaville après avoir achevé une tournée européenne avec sa dernière création « Utopia/ Les sauvages », Delavallet Bidiefono ne se repose pas sur ses lauriers. Au contraire, il pose les bases d'une nouvelle performance en relatant le parcours incroyable de Kimpa Vita, cette guerrière, résiliente et courageuse qui a été brulée vive et dont l'histoire mérite d'être connue par les Congolais. « C'est bien de connaître l'histoire du monde, mais c'est aussi bien de mettre en lumière nos héros et Kimpa Vita, pour moi, représente le modèle de la femme battante, déterminée et forte », estime Delavallet.

Emmener la culture en général et la danse contemporaine en particulier auprès de la population, tel est le leitmotiv du chorégraphe qui a entendu toutes sortes de remarques quand il a décidé de s'implanter à Kombé. « J'ai entendu des phrases comme: c'est un investissement qui ne t'apportera que des problèmes, qui s'intéresse à la danse contemporaine dans ces quartiers, tu as vu la distance ? Mais aujourd'hui, pendant les spectacles, nous sommes autour de 500 personnes et parfois plus », a indiqué le chorégraphe, qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Delavallet Bidiefono convoite déjà l'hinterland. « Nous visons Pointe-Noire, Nkayi, Loutété et Oyo », a-t-il révélé.

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« Les débuts n'ont pas été faciles. Nous avons dû faire du porte à porte, nous sommes allés dans les écoles, les marchés. Maintenant, ce sont eux qui viennent nous solliciter et c'est ce qui nous motive à proposer des programmes qui plaisent tout autant aux jeunes qu'aux adultes », souligne le danseur, qui est désormais bien intégré dans le quartier où grands et petits n'hésitent pas à l'aborder lorsqu'il se déplace.

L'art et la culture sont des canaux par excellence pour réunir les peuples. C'est dans cet ordre d'idée que Delavallet exhorte le gouvernement à s'impliquer davantage dans le secteur de la culture. « Il faut aimer l'art et les gens pour faire ce que nous faisons, après ce n'est pas grave car c'est le métier qu'on a choisi. Mais le gouvernement devrait quand même mettre la main à la pâte pour redonner plus de punch aux artistes comme le font d'autres pays, à l'exemple du Burkina Faso, du Sénégal et même de la République démocratique du Congo », a expliqué le chorégraphe.

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