Le Conseil des ministres de mercredi a pris la mesure de faire l'impasse sur le Projet de loi de finances rectificative. Pour au moins une économie de temps. Afin de préserver l'essentiel.
Un devoir de moins pour les rares députés à la session de l'Assemblée nationale. Le Conseil des ministres de mercredi a décidé de se passer de la présentation du Projet de loi de finances rectificative, PLFR. Pour des raisons plus ou moins plausibles.
Le Conseil des ministres évoque d'abord d'une contrainte temps. « L'élaboration du PLFR nécessite le gel des dépenses budgétaires durant un certain moment pour inscrire dans le PLFR les éventuelles nouvelles rubriques sur ce volet. Or, le délai imparti au gouvernement se réduit du jour au lendemain.
Les ministères ayant besoin des budgets additionnels peuvent les avoir par un procédé prévu par les dispositions légales. Par un décret pris en Conseil de gouvernement ». Par la suite, le Conseil des ministres décèle la faiblesse de l'exécution budgétaire. Des séminaires ont été organisés dans chaque ministère pour changer la donne. « Au 1er juin, le taux d'exécution budgétaire a été de 48%.
Les ministères en retard de « gains » pourront engranger les 58% restants ». De même, pour l'enveloppe destinée au Programme d'investissement public, PIP, seule 10% a été épuisée. Ce qui laisse une grosse marge financière pour les départements ministériels concernés, tout aussi autorisés à effectuer des mouvements de crédits.
Consultations régionales
Du côté des bailleurs de fonds, scrupuleux sur ce genre de modalités républicaines, le Conseil des ministres a pris soin de souligner que « l'appui budgétaire obtenu de la Banque Mondiale a été déjà inséré dans la loi de finances initiale avant son déblocage.
Il n'est plus nécessaire de revenir là-dessus ». Pour le Fonds monétaire international, FMI, « il a été convenu de converger la croissance économique en termes réels du PIB de Madagascar sur la lignée des pays de l'Afrique sub-saharienne. Aujourd'hui, cette tendance est à la baisse, ce qui ne correspond pas aux objectifs actuels».
Le FMI table sur une progression globale de l'économie malgache à 4,2%. Désormais, l'attention va être focalisée sur la conception du Projet de loi de finances initiale 2023, PLFI. Des consultations régionales ont déjà eu lieu et devraient se poursuivre. En annonçant cette avancée du PLFI, le régime semble donner l'impression de s'inscrire dans la durée. Présidentielle ou pas. Le message codé s'adresse aux opposants trop pressés d'en découdre.