Permettre aux travailleurs de jouir de conditions et d'évoluer dans un milieu de travail sûr et salubre. C'est le principal objectif des conventions ratifiées par le Parlement.
Il était temps. Avec l'adoption de trois projets de loi par l'Assemblée nationale et le Sénat, mardi et mercredi, Madagascar ratifie trois conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT). Elles se rapportent à la sécurité et la santé des travailleurs. Il s'agit de la convention 155 qui établit les bases de la notion de sécurité et santé des travailleurs.
De la convention 161 portant sur les services de santé au travail. Et la convention 187 qui complète les deux premières et qui prévoit la mise en place de cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail. Le but de ces trois actes est que les travailleurs puissent jouir du droit d'évoluer dans des conditions et un milieu de travail sûr et salubre.
"(...) prévenir les accidents et les atteintes à la santé qui résultent du travail, sont liés au travail ou surviennent au cours du travail, en réduisant au minimum les causes des risques inhérents au milieu de travail (...)", est le challenge inscrit dans la convention 155, justement. Certes, Madagascar n'a ratifié ces textes que cette semaine. Seulement, la Grande île fait figure de bon élève dans ce domaine. Plusieurs entreprises mettent l'accent sur la sécurité et la santé des travailleurs.
Droits fondamentaux
Cet effort de respect des normes internationales en matière de santé et sécurité des travailleurs est, entre autres, constaté dans le secteur des Bâtiments et travaux publics (BTP), les entreprises franches et ceux qui sont dans l'outsourcing. "La santé et la sécurité sont importantes, puisqu'il faut mettre les travailleurs dans des conditions optimales, pour qu'ils puissent travailler de façon optimale", explique Tsifaniaina Andriantomanga, directrice des ressources humaines à INTELCIA, Tanjombato.
Dans le domaine des BTP, l'utilisation des Équipements de protection individuelle (EPI), est devenue la norme depuis plusieurs années. Le respect des horaires de travail et des temps de pause s'applique également, témoigne Danny Rabemananontany, soudeur à la SCB Madagascar, sise à Anosizato. "La santé et la sécurité au travail sont de véritables droits fondamentaux des travailleurs", affirme Paulin Solo, directeur du travail et de la promotion des droits fondamentaux auprès du ministère de la Fonction publique, du travail et des lois sociales.
Le directeur Paulin Solo concède, cependant, que pour Madagascar, le principal défi concerne les travailleurs informels. "L'État s'efforce actuellement d'amener ceux qui sont dans l'informel à rejoindre le formel", indique-t-il. Par rapport aux trois conventions qui viennent d'être ratifiées, "la prochaine étape pour Madagascar est l'élaboration de la politique nationale de la sécurité et de la santé au travail", ajoute le responsable ministériel. Une étape voulue par les trois conventions.