Au Cameroun, le président national du Syndicat des personnels des établissements/entreprises du secteur de la santé affirme que « le gouvernement, jusqu'à présent, n'a pas pris les engagements qui pourraient permettre que la grève s'arrête » chez les agents des hôpitaux publics. Grève qui a débuté le 22 mai 2023.
Ils se rassemblent tous les jours sur l'esplanade devant le ministère de la Santé à Yaoundé. Pour les usagers, les temps d'attente s'allongent. Au Cameroun, les agents des hôpitaux publics en sont à leur troisième semaine de grève partielle, entamée le 22 mai 2023. Débrayage de 7h30 à 12h30 tous les jours avec service minimum assuré.
Cette semaine a été marquée par l'interpellation le 5 juin d'une vingtaine de grévistes par la police, relâchés le soir-même après intervention du préfet du Mfoundi. Les syndicats affirment que cela n'a pas découragé les grévistes, au contraire.
Le 6 juin, les représentants syndicaux ont été reçus par le Secrétaire général du Premier ministre qui leur a dit attendre le retour du chef du gouvernement pour définir un chronogramme.
Mais les grévistes estiment avoir déjà trop attendu. Leurs demandes sont formulées depuis l'an dernier. Ils réclament en priorité la régularisation des « temporaires » : 60 % des effectifs selon les syndicats, soit 27 000 personnels de santé au Cameroun, qui travaillent parfois plusieurs années sans salaire fixe, sans contrat et sans droits aux prestations sociales.
« Pour qu'il y ait sortie de crise, il faut au moins que les personnels soient contractualisés »
Sylvain Nga Onana, président national du Syndicat des personnels des établissements/entreprises du secteur de la santé du Cameroun (Cap/santé), affirme au micro d'Amélie Tulet : « Il n'y a rien de concret. Le gouvernement, jusqu'à présent, n'a pas pris les engagements qui pourraient permettre que la grève s'arrête. Cette grève a commencé en 2022.
Le ministre du Travail et de la sécurité sociale a tendu la main aux responsables syndicaux avec un moratoire de six mois. Dix mois plus tard, rien n'est fait. Étant entendu que le gouvernement a créé un peu partout dans le pays des hôpitaux. Mais comment se fait-il qu'on n'ait pas pu penser à pourvoir en ressources humaines ces hôpitaux, mais plutôt exploiter les personnels qui étaient sans droit ? Un infirmier, baccalauréat +3, 35 000 francs par mois, ce n'est pas normal. »
Sylvain Nga Onana conclut : « Pour qu'il y ait sortie de crise, il faut au moins que les personnels soient contractualisés, et qu'il y ait la mise à jour des textes qui sont devenus aujourd'hui vieux et obsolètes. »
Au sujet des interpellations du début de la semaine, « tout en appréciant à sa juste mesure la libération le jour même des manifestants après dix heures de détention », l'organisation de la société civile Nouveaux droits de l'Homme-Cameroun fait part de sa préoccupation et « appelle les autorités administratives et les forces de l'ordre à respecter le droit des citoyens camerounais à manifester pacifiquement ».