Afrique: Violences au pays - Début des comparutions pour les mineurs arrêtés lors des manifestations

Au Sénégal, 25 jeunes âgés de 15 à 17 ans comparaissent ce 9 juin 2023 devant le Tribunal des mineurs de Dakar. Ils avaient été interpelés durant les manifestations qui avaient suivi la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko à 2 ans de prison avec sursis.

Au Sénégal, le F24 « prend acte » de l'interdiction du rassemblement à laquelle cette coalition de mouvements de la société civile et de partis politiques appelait ce 9 juin 2023 pour demander au président Macky Sall de renoncer à un troisième mandat. Le F24 donne rendez-vous à ses partisans le 10 juin à Dakar pour une marche pacifique.

Et, alors que les autorités sénégalaises affichent toujours un bilan officiel de 16 morts lors des manifestations qui ont suivi la condamnation d'Ousmane Sonko, la semaine dernière, l'organisation de défense des droits humains Amnesty International affirme depuis la veille que 23 personnes ont été tuées. Le Pastef, le parti de l'opposant Ousmane Sonko, évoque quant à lui 30 morts.

C'est dans ce contexte qu'ont débuté ce matin au Palais de justice de Dakar les premières comparutions de personnes arrêtés lors des manifestations.

Plus de 500 personnes, selon la police, ont été arrêtées lors de ces manifestations, qui avaient dégénéré en confrontation avec les forces de l'ordre.

Treize autres mineurs seront jugés le 16 juin

Ce vendredi, 25 jeunes âgés de 15 à 17 ans comparaissent en ce moment même devant le Tribunal des mineurs. Ils devaient initialement être 38, mais les 13 autres seront finalement jugés le 16 juin 2023, d'après ce qu'ont indiqué à RFI leurs avocats.

Tous ont été interpelés la semaine dernière, lors des manifestations qui ont suivi la condamnation d'Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme. Ils sont poursuivis pour des faits de trouble à l'ordre public, d'atteinte à la sûreté de l'État ou encore d'appel à l'insurrection.

Certains de ces mineurs contestent avoir pris part aux manifestations. Pour ceux-là, les avocats plaident la relaxe pure et simple. Pour ceux qui reconnaissent leur participation, et en fonction des particularités de chaque cas, la défense invoque la clémence du Tribunal, pour que ces jeunes puissent retourner chez eux.

Les familles étaient convoquées ce matin à 8h30, mais les comparutions ne sont pas publiques et l'examen de tous les dossiers pourrait s'étaler sur la journée.

À noter que ces 25 mineurs comparaissent dans une procédure dite de « flagrant délit », ce qui leur permet d'être jugés rapidement, une semaine après leur interpellation.

Les majeurs, quant à eux, devront attendre plus longtemps, peut-être plusieurs mois selon les avocats. Certains ont déjà été libérés et placés sous contrôle judiciaire. D'autres patienteront en prison.

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