Alors que les autorités sénégalaises affichent toujours un bilan officiel de 16 morts lors des manifestations qui ont suivi la condamnation d'Ousmane Sonko, la semaine dernière, l'organisation de défense des droits humains Amnesty International affirme depuis jeudi que 23 personnes ont été tuées.
Le Pastef, le parti d'Ousmane Sonko, évoque quant à lui 30 morts. C'est dans ce contexte qu'ont débuté vendredi matin 9 juin au Palais de justice de Dakar les premières comparutions de personnes arrêtées lors des manifestations. Ce vendredi, ce sont essentiellement des mineurs qui sont passés devant le juge.
Ils devaient être 38, puis 25, finalement, 18 mineurs ont effectivement comparu ce vendredi. Et un seul a été reconnu coupable, coupable de participation à une manifestation non autorisée. Mais il n'a écopé d'aucune peine et il a pu repartir chez lui.
Les autres mineurs, âgés de 15 à 17 ans, ont tous été innocentés. Aucune condamnation pour trouble à l'ordre public, ni pour atteinte à la sécurité de l'État n'a donc été prononcée.
Ces mineurs, accompagnés de leurs parents ou de leurs responsables légaux, ont défilé toute la journée dans la salle 2 du Palais de justice de Dakar, par petits groupes de deux, quatre, six, en fonction du lieu et du moment de leur arrestation. Et tous sont donc ressortis libres vendredi soir.
Pour eux, bien sûr, et pour leurs familles, c'est un immense soulagement. Parce qu'ils ne dormiront pas en prison, et parce que la Justice a reconnu qu'ils n'avaient rien fait de mal. Mais ce n'était là que le début : d'autres mineurs seront jugés vendredi prochain à Dakar.
Quant aux adultes - la police a confirmé au moins 500 personnes arrêtées lors des manifestations - ils feront l'objet d'une information judiciaire et non d'une procédure rapide de flagrant délit, comme c'était le cas des mineurs jugés ce vendredi. Ce qui signifie qu'ils attendront plusieurs mois leur procès. Certains chez eux, sous contrôle judiciaire. Les autres en prison.