Après une semaine d'affrontements qui a opposé l'armée et les rebelles du Front de la nation pour la démocratie et la justice (FNDJT), jusqu'à il y a trois jours dans le secteur de Wour de la province du Tibesti, dans le nord du Tchad, les deux camps avaient donné des bilans contradictoires de ces combats. Mais finalement, le mouvement rebelle a fini par reconnaître qu'il avait perdu plusieurs de ses responsables, dont son coordinateur, Adoum Tchamaymi, à sa tête depuis sa création en 2017, en assurant que cela n'a pas entamé sa détermination.
Le n°2 du FNDJT le reconnaît, l'attaque qu'ils ont subi dimanche 4 juin à l'aube « a été un coup très dur ».
Après trois jours d'affrontements incessants contre les soldats lancés à leur poursuite, un groupe de combattants rebelles s'étaient retranchés la veille dans une grotte des massifs du Tibesti qu'ils considèrent comme sûre.
C'est un lieu connu d'eux seuls et entouré d'un champ de mines, ils s'endorment du sommeil du juste, car ils pensent être en sécurité.
Mais entretemps, l'armée, aidée par un complice qui leur a fait traverser le champ de mines, les encerclent et va lancer son attaque à l'aube, toujours selon Youssouf Tolli.
La rébellion perd plusieurs combattants, parmi lesquels deux hauts gradés, le commandant des opérations du FNDJT et le commandant d'un escadron motorisé.
L'armée tchadienne ne le sait pas, mais le leader de cette rébellion, Adoum Tchamaïmi, se trouvait sur les lieux et a été blessé lors des affrontements. Sa garde rapprochée parvient à l'exfiltrer de la zone et va le ramener jusqu'à sa principale base dans le Sud libyen, où il va succomber à ses blessures il y a deux jours.
Du côté de Ndjamena, on exulte, le ministre de la Défense, le général Daoud Yaya Brahim parle d'« une victoire totale » sur l'ennemi. Le n°2 du mouvement rebelle minimise : « On a perdu une bataille, mais cela n'a pas entamé le gros de nos forces », assure Youssouf Tolli.